L'attaque d'une église catholique dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) par les rebelles ADF, un groupe armé affilié à l'Etat islamique, a fait au moins 43 morts, selon un nouveau bilan de l'ONU publié dans la nuit de dimanche à lundi.
Les forces démocratiques alliées (AFD), groupe armé formé à l'origine d'anciens rebelles ougandais, ont tué des milliers de civils et multiplié les pillages et les meurtres dans le nord-est de la RDC malgré le déploiement de l'armée ougandaise (UPDF) aux côtés des forces armées congolaises (FARDC) dans la zone.
Ils ont prêté allégeance en 2019 aux djihadistes de l'EI, qui les présente comme sa «province d'Afrique centrale» (ISCAP) et revendique certaines de leurs attaques. Après plusieurs mois d'accalmie, les ADF ont attaqué la paroisse Bienheureuse Anuarite de Komanda, dans la province de l'Ituri, dans la nuit de samedi à dimanche.
«Ces attaques ciblées contre des civils sans défense, notamment dans des lieux de culte, sont non seulement révoltantes mais aussi contraires à toutes les normes en matière de droit de l'homme et de droit international humanitaire», a déclaré Vivian van de Perre, la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l'ONU, chargée de la protection et des opérations et cheffe par intérim de la mission de l'ONU en RDC (MONUSCO).
Les forces armées congolaises ont de leur côté dénoncé «un massacre de grande ampleur» perpétrée par des ADF dans une église où «une quarantaine de civils ont été surpris et tués à la machette et plusieurs autres grièvement blessés».
A la fin 2021, Kampala et Kinshasa ont lancé une opération militaire conjointe contre les ADF, sans parvenir jusqu'à présent à mettre fin à leurs exactions. Cette tuerie intervient après des mois d'accalmie dans cette région de l'Ituri qui jouxte la frontière ougandaise. La dernière attaque d'ampleur menée par des ADF remonte au mois février. Elle avait fait 23 morts dans le territoire de Mambasa. (jzs/ats)