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Rébellion Wagner: «Nous n'avions aucune idée»

ON HOLD TO GO WITH RUSSIA BELARUS WAGNER STORY FILE Members of the Wagner Group military company guard an area as other load their tank onto a truck on a street in Rostov-on-Don, Russia, Saturday, Jun ...
Des combattants de Wagner ont été filmés par des badauds lors de la révolte dans la ville russe de Rostov-sur-le-Don.Image: keystone

Un commandant de Wagner: «Nous n'avions aucune idée de ce qui se passait»

En juin, le chef du groupe de mercenaires Wagner, Evgueni Prigojine, a tenu la Russie en haleine en se rebellant contre Moscou. Une mutinerie qui a duré environ 24 heures et qui s'est terminée de manière aussi surprenante qu'elle a commencé.
03.08.2023, 06:0403.08.2023, 06:04
Anne-Kathrin Hamilton / watson.de
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Aujourd'hui encore, cette mini-révolte laisse de nombreuses questions en suspens. Etait-elle réelle ou simplement mise en scène? Quelles étaient les intentions du chef de Wagner, Evgueni Prigojine, en se rebellant contre Vladimir Poutine? Un événement qui questionne le monde entier, mais également les combattants du groupe de mercenaires.

FILE - Yevgeny Prigozhin, the owner of the Wagner Group military company, right, sits inside a military vehicle posing for a photo with a local civilian prior to leaving an area of the HQ of the South ...
Après la mutinerie, le patron de Wagner, Evgueni Prigojine, a fait des selfies avec les badauds avant de partir.Image: keystone
«Nous n'avions aucune idée de ce qui se passait»
Un commandant de Wagner dans une interview accordée à la BBC

Il donne un aperçu de ce qui s'est passé en coulisses, du moins dans son unité.

Il n'y a eu aucune résistance

Le mercenaire Gleb (prénom d'emprunt) se trouvait avec son unité dans une caserne de la région de Lughansk, occupée par la Russie, lorsque la mutinerie a commencé. C'est du moins ce qu'il raconte sur la BBC. Au matin du 23 juin, ils ont reçu l'ordre de rejoindre une colonne de combattants Wagner qui quittait l'Ukraine.

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«Formons une colonne et en avant», disait-on, selon Gleb. Personne n'a dit un mot sur la direction que prendrait la troupe. Le mercenaire s'est, toutefois, étonné qu'elle s'éloigne de la ligne de front.

Lorsque les combattants de Wagner ont franchi la frontière russe, dans la région de Rostov, ils n'ont rencontré aucune résistance. «Je n'ai pas vu de gardes-frontières», se souvient-il.

«Mais la police de la route nous a salués en chemin»

Un accord avec les services secrets locaux

Près de Rostov-sur-le-Don, les combattants ont reçu l'ordre d'encercler tous les bâtiments des forces de l'ordre dans la ville et d'occuper l'aéroport militaire. L'unité de Gleb a reçu l'ordre de prendre le contrôle des bureaux régionaux des services secrets russes (FSB). Lorsqu'ils se sont approchés du bâtiment, celui-ci semblait complètement fermé et vide.

Néanmoins, une porte s'est ouverte et deux personnes sont sorties dans la rue. Ils ont dit: «Les gars, faisons un marché», raconte Gleb. «J'ai dit: "Qu'est-ce qu'il y a à négocier? C'est notre ville"». Ils se seraient donc mis d'accord pour se laisser mutuellement tranquilles.

«Mais de temps en temps, ils sortaient pour fumer»
Gleb, un mercenaire du groupe Wagner

Lors de ces événements, Evgueni Prigojine a négocié avec le vice-ministre russe de la Défense, le lieutenant-général Iounous-bek Evkourov, et le chef d'état-major adjoint, le lieutenant-général Vladimir Alexeïev, selon la BBC. Sa demande était d'extrader le chef d'état-major général Valeri Gerassimov et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou.

Les combattants ne savaient pas ce qu'il se passait

Au même moment, une autre colonne de combattants de Wagner était en route, selon Gleb. Elle se trouvait sur la route principale en direction de Voronej et se dirigeait apparemment vers Moscou. Le combattant souligne néanmoins qu'il n'avait aucune idée de ce qui se passait.

Gleb et ses camarades auraient reçu des informations via le service de messagerie Telegram. Les images de l'insurrection ont ensuite fait le tour de la Russie – notamment celles sur lesquelles les locaux, et parfois les journalistes, se prenaient en photo avec les combattants de Wagner.

FILE - Servicemen of the Wagner Group military company sit atop of a tank, as local civilians pose for a photo prior to their leave an area at the HQ of the Southern Military District in a street in R ...
Des habitants posent devant un char de Wagner, tandis que d'autres discutent avec les combattants.Image: keystone

«C'étaient des ex-détenus», dit Gleb en faisant référence aux nombreux combattants enrôlés l'année dernière. «Personne ne leur a dit de ne pas le faire, personne ne s'occupe d'eux». Pour les combattants expérimentés comme Gleb, qui ont été recrutés bien avant la guerre en Ukraine, les règles sont plus claires: toute personne qui parle aux médias est «éliminée», c'est-à-dire tuée.

Le soir du 24 juin, le soulèvement a soudainement pris fin, à la surprise de Gleb. Ses supérieurs lui ont fait savoir sans explication que lui et son unité devaient maintenant retourner à la base de Loughansk. Ce n'est que sur le chemin du retour qu'il a pu saisir l'ampleur de l'insurrection grâce aux nouvelles transmises par télégramme, c'est-à-dire l'abandon des poursuites pénales contre Evgueni Prigojine et son envoi en Biélorussie.

Gleb a également appris, à ce moment-là, que les combattants de l'opposition ne seraient pas tenus de rendre des comptes. Cependant, l'avenir de Gleb et de son unité n'est pas encore tracé.

A la question de savoir pourquoi le combattant ne quitte pas Wagner, il répond:

«Mon contrat n'est pas encore arrivé à échéance»

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

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