Poutine continue de faire grandir sa flotte fantôme
L’Europe a récemment annoncé son 19e paquet de sanctions contre la Russie, destiné notamment à limiter les revenus issus des exportations de pétrole. Mais une enquête de l’institut de recherche S&P Global Market Intelligence révèle qu’aujourd’hui près d’un navire sur six dans le monde transporte du pétrole pour le compte du dirigeant russe à travers mers et frontières.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine contourne ainsi les sanctions occidentales grâce à une flotte de vieux pétroliers en mauvais état.
Ces chiffres montrent à la fois l’efficacité limitée des sanctions occidentales contre l’économie de guerre russe et le risque immédiat que ces navires vétustes représentent pour l’environnement. Le naufrage d’un pétrolier au large de la côte russe en mer Noire a provoqué une marée noire dont la population locale subit encore les conséquences.
Le New York Times a également rapporté que des experts mettaient en garde contre la montée d’une vaste économie maritime illégale, susceptible de perdurer bien au-delà de la guerre en Ukraine.
Voilà qui pourrait ouvrir la voie à une érosion continue des conventions internationales. La Russie et l’Iran sont des vendeurs, tandis que la Chine et l’Inde sont leurs clients.
Expert en sécurité maritime et fondateur d’un institut de recherche, Ian Ralby a déclaré au New York Times que les sanctions s’étaient révélées être un véritable piège. Selon lui:
La flotte fantôme de Poutine continue de croître
Pour Vladimir Poutine, le pari semble réussi. Sa flotte fantôme ne cesse de s’étendre. Au début de cette année, selon S&P Global Market Intelligence, elle comptait environ 940 navires, soit une hausse de 45% par rapport à l’année dernière.
L’Union européenne n’a pas manqué de relever cette progression. Elle tente désormais d’appliquer ses sanctions de façon plus ciblée. Environ 500 navires figurent déjà sur ses listes de sanctions, ce qui complique leur accès aux ports. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont eux aussi pris des mesures contre certains de ces navires.
Traduit de l'allemand par Joel Espi