«Imaginez quelque chose comme un camp de travail chinois, où tout le monde marche en rang et où il y a des caméras partout. Le contrôle est constant et il y a une culture de la dénonciation», raconte Alexeï Navalny dans un entretien au New York Times paru mercredi
Il y détaille le déroulement de ses journées, principalement consacrées selon lui au visionnage de la télévision d'Etat russe ou à des films de propagande. «On doit s'asseoir sur une chaise et regarder la télévision (...) Lire, écrire ou faire quoi que ce soit d'autre» est interdit.
«Tout est organisé pour que je sois contrôlé au maximum à chaque heure de la journée», raconte-t-il, dénonçant une «violence psychologique».
Au cours de ses premières semaines d'emprisonnement, les gardes le réveillaient plusieurs fois par nuit, affirme-t-il. «Je comprends maintenant pourquoi la privation de sommeil est l'une des méthodes de torture préférées des services secrets (...) Ça ne laisse pas de traces et c'est insupportable.»
Il décrit aussi son incarcération en des termes plus légers, confiant n'avoir pas été attaqué ni menacé par ses codétenus, avec qui il cuisine parfois. «C'est amusant», décrit-il. Le New York Times le décrit comme restant «optimiste» en dépit des circonstances, notamment vis-à-vis de la situation politique en Russie.
Alexeï Navalny a été emprisonné en février dans une colonie pénitentiaire de haute sécurité à Pokrov, à une centaine de kilomètres à l'est de Moscou, où il doit purger une peine de 2 ans et demi. Il a été condamné dans une affaire de fraude datant de 2014 que lui-même et de nombreuses capitales occidentales et ONG dénoncent comme politique. (ats)