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Poutine veut «tromper tout le monde» avec ses pourparlers

Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky pourraient lancer des pourparlers le 15 mai.
Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky vont-ils se retrouver en Turquie, le 15 mai?Image: Montage watson

Comment Poutine veut «tromper tout le monde» avec ses pourparlers

Volodymyr Zelensky a donné rendez-vous à Vladimir Poutine en Turquie, le jeudi 15 mai, pour engager un cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie. Mais Moscou joue un jeu de dupes.
12.05.2025, 18:5212.05.2025, 18:52
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Poutine et Zelensky ne se sont pas rencontrés depuis décembre 2019. Mais le 15 mai sera peut-être l'heure de retrouvailles explosives pour les deux dirigeants.

«J'attendrai Poutine en Turquie jeudi»
Zelensky sur les réseaux sociaux, dimanche 11 mai

Les chefs d'Etat européens et les Etats-Unis de Trump tentent coûte que coûte d'asseoir les deux hommes à la même table afin de négocier une paix, même fragile, entre les deux nations. Toutefois, rien ne porte à croire que Poutine ne fasse le déplacement à Istanbul.

Si le Kremlin a accueilli l'idée avec plus d'entrain que ces derniers mois, voire années, Zelensky doit se méfier. Tout d'abord, Moscou est d'accord de négocier, mais refuse d'accepter un cessez-le-feu au préalable, a rapporté Axios, citant un responsable ukrainien. Zelensky avait exhorté la Russie d'accepter un cessez-le-feu «complet et inconditionnel» à compter du lundi 12 mai.

Dimanche, Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, confirmait que la Russie rejetait l'idée d'un cessez-le-feu de 30 jours, affirmant que cela constituerait «un avantage» pour l'Ukraine. Les forces russes ont continué à pilonner le pays dans la nuit de dimanche à lundi, blessant 22 personnes, selon les dernières informations.

epa12080295 Kremlin spokesman Dmitry Peskov attends a meeting of Russian President Vladimir Putin and Venezuelan President Nicolas Maduro at the Kremlin in Moscow, Russia, 07 May 2025. Russia will mar ...
Dimitri Peskov.Keystone

Un cessez-le-feu doit précéder toute négociation, «et non l'inverse», affirme pourtant le général Keith Kellogg, représentant spécial de Donald Trump en Ukraine. Car cette fin des hostilités est truffée de dangers pour l'Ukraine.

Eviter de se faire «tromper»

Tout d'abord, pour cesser ce jeu de massacre, il faut faire déplacer Poutine lui-même en Turquie. Dans un entretien accordé au Kyiv Independent, Andriy Yermak, chef du bureau du président ukrainien, avait cette phrase:

«Savez-vous qui d'autre en Russie prend des décisions de ce niveau et est capable d'assurer leur mise en œuvre?»

Yermak poursuit, en détaillant la tactique russe:

«La Russie tentera d'échapper aux sanctions en utilisant le processus de négociation comme prétexte. Ce format est motivé par une volonté manifeste de tromper tout le monde»

En effet, la Russie et l’Ukraine tentent toutes deux de montrer au président américain Donald Trump qu’elles œuvrent pour amorcer une paix rapide, tout en essayant de faire passer l’autre pour celui qui perturbe ses efforts. L'Ukraine souhaite débloquer le soutien militaire américain voté par Joe Biden et la Russie souhaite freiner les sanctions économiques qui pèsent sur le pays.

Reprendre là où tout s'est arrêté en 2022

Toute négociation reprendrait celle du printemps 2022 et «tiendrait compte de la situation réelle» sur le champ de bataille, a assuré le conseiller en politique étrangère de Poutine, Iouri Ouchakov, comme le relevait The Economist.

Des documents avaient été divulgués en 2022, démontrant que la première offre de paix de Moscou équivalait à une capitulation effective de l’Ukraine. Elle comprenait des réductions massives de troupes, l’abandon d’armes de pointe et la reconnaissance du contrôle russe sur les territoires occupés.

Ce qui faisait dire au vice-président américain JD Vance, mercredi 7 mai, que la Russie «demandait trop» pour mettre fin à sa guerre avec l'Ukraine. Une source assurait même à Politico:

«Sans engagements fermes en matière de défense envers l’Ukraine, nous savons tous que cela se reproduira»

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriy Sybiha a ajouté, lors d'une réunion ministérielle à Londres ce 12 mai, que «cette semaine sera décisive pour la paix et la responsabilisation». (svp)

Moscou envoie des animaux au front
Video: watson
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