Poutine et Zelensky ne se sont pas rencontrés depuis décembre 2019. Mais le 15 mai sera peut-être l'heure de retrouvailles explosives pour les deux dirigeants.
Les chefs d'Etat européens et les Etats-Unis de Trump tentent coûte que coûte d'asseoir les deux hommes à la même table afin de négocier une paix, même fragile, entre les deux nations. Toutefois, rien ne porte à croire que Poutine ne fasse le déplacement à Istanbul.
Si le Kremlin a accueilli l'idée avec plus d'entrain que ces derniers mois, voire années, Zelensky doit se méfier. Tout d'abord, Moscou est d'accord de négocier, mais refuse d'accepter un cessez-le-feu au préalable, a rapporté Axios, citant un responsable ukrainien. Zelensky avait exhorté la Russie d'accepter un cessez-le-feu «complet et inconditionnel» à compter du lundi 12 mai.
Dimanche, Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, confirmait que la Russie rejetait l'idée d'un cessez-le-feu de 30 jours, affirmant que cela constituerait «un avantage» pour l'Ukraine. Les forces russes ont continué à pilonner le pays dans la nuit de dimanche à lundi, blessant 22 personnes, selon les dernières informations.
Un cessez-le-feu doit précéder toute négociation, «et non l'inverse», affirme pourtant le général Keith Kellogg, représentant spécial de Donald Trump en Ukraine. Car cette fin des hostilités est truffée de dangers pour l'Ukraine.
Tout d'abord, pour cesser ce jeu de massacre, il faut faire déplacer Poutine lui-même en Turquie. Dans un entretien accordé au Kyiv Independent, Andriy Yermak, chef du bureau du président ukrainien, avait cette phrase:
Yermak poursuit, en détaillant la tactique russe:
En effet, la Russie et l’Ukraine tentent toutes deux de montrer au président américain Donald Trump qu’elles œuvrent pour amorcer une paix rapide, tout en essayant de faire passer l’autre pour celui qui perturbe ses efforts. L'Ukraine souhaite débloquer le soutien militaire américain voté par Joe Biden et la Russie souhaite freiner les sanctions économiques qui pèsent sur le pays.
Toute négociation reprendrait celle du printemps 2022 et «tiendrait compte de la situation réelle» sur le champ de bataille, a assuré le conseiller en politique étrangère de Poutine, Iouri Ouchakov, comme le relevait The Economist.
Des documents avaient été divulgués en 2022, démontrant que la première offre de paix de Moscou équivalait à une capitulation effective de l’Ukraine. Elle comprenait des réductions massives de troupes, l’abandon d’armes de pointe et la reconnaissance du contrôle russe sur les territoires occupés.
Ce qui faisait dire au vice-président américain JD Vance, mercredi 7 mai, que la Russie «demandait trop» pour mettre fin à sa guerre avec l'Ukraine. Une source assurait même à Politico:
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriy Sybiha a ajouté, lors d'une réunion ministérielle à Londres ce 12 mai, que «cette semaine sera décisive pour la paix et la responsabilisation». (svp)