C'est la question qui agite tous les analystes depuis l'attaque surprise lancée samedi passé dans la baie de Sébastopol, en Crimée: qu'est-il advenu du Makarov, le navire amiral de la flotte russe et probable cible de l'assaut?
Pour rappel, dans la nuit de vendredi à samedi, la flotte russe de la mer Noire a été la cible d'une attaque menée avec plusieurs véhicules sans pilote, dont des drones maritimes kamikazes. Moscou, qui accuse Kiev, avait affirmé avoir neutralisé tous les projectiles et n'avoir souffert que de dégâts très limités.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux suggéraient pourtant que le navire amiral avait été touché par l'un des drones suicides. La Russie n'avait rien déclaré à son sujet, ce qui paraissait suspect.
Les adeptes du renseignement d'origine open source n'ont pas chômé et, grâce à leurs analyses basées sur des images satellites et d'autres données librement accessibles, on en sait désormais un peu plus. Le collectif GeoConfirmed, animé par plus de 20 volontaires autour du monde, résume la situation dans un fil Twitter. Voici ses conclusions.
En se basant sur les vidéos de l'opération, les analystes ont estimé qu'au moment de l'impact possible, le Makarov se trouvait en mer ouverte, pas dans la baie en tout cas. Puisque la vidéo a été tournée à bord du drone qui l'a attaqué, on sait également qu'il a été touché sur son côté droit:
Plusieurs photos qui ont fait surface après l'attaque montrent l'Amiral Makarov amarré dans le port de Sébastopol, à côté de l'Essen, une deuxième frégate de la même classe. En les croisant entre elles et avec des images satellites, les analystes ont prouvé leur authenticité et confirmé que le navire n'était pas dans la baie les jours précédant l'assaut.
Qu'est-ce que cela implique? Tout d'abord, que le Makarov n'a pas coulé. Selon GeoConfirmed, le navire est retourné à son quai habituel. Une évaluation rapide des dommages a probablement été effectuée avant qu'il ne soit envoyé à un autre quai pour un contrôle, ce qui est visible sur une image satellite datant de lundi 31 octobre.
Les analystes rappellent que l'engin utilisé pour l'attaque ne peut transporter qu'une petite quantité d'explosif. De plus, il se peut que le drone ait explosé avant d'entrer en contact avec la coque et que sa puissance explosive se soit ainsi dégradée.
Pourtant, cela n'exclut pas tout dommage. Sur la seule image détaillée, on ne voit que le côté de gauche de la frégate. D'éventuels dégâts nous sont donc cachés. (asi)