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Autisme et paracétamol: une étude contredit Trump

Aucun lien avéré entre autisme et paracétamol pendant la grossesse, contrairement à ce que disait Trump.
Donald Trump avait appelé les femmes enceintes à ne pas prendre de paracétamol.Image: Keystone/Shutterstock

Une vaste étude médicale démonte cette idée de Trump

Il n'y aucun lien avéré entre autisme et paracétamol pendant la grossesse, conclut une enquête de la revue britannique BMJ. Le président américain avait enchaîné les déclarations infondées au sujet de l'antidouleur.
10.11.2025, 09:3010.11.2025, 09:30

Rien ne permet, en l'état des connaissances scientifiques, d'établir un lien entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et l'apparition de troubles autistiques chez l'enfant, conclut lundi une vaste étude publiée dans la revue médicale britannique BMJ. Elle dément des propos de Donald Trump.

«Les données actuellement disponibles sont insuffisantes pour avérer un lien entre l'exposition au paracétamol in utero et l'autisme ainsi que le trouble du déficit de l'attention (TDAH) pendant l'enfance», conclut cette étude.

L'antidouleur de choix

Le président américain, Donald Trump, a plusieurs fois suggéré un tel lien au cours des dernières semaines. En septembre, il a explicitement appelé les femmes enceintes à ne pas prendre de paracétamol.

La communauté scientifique a très largement dénoncé ces allégations, rappelant que le consensus médical ne retient pas un tel lien, et que le paracétamol – commercialisé sous le nom Tylenol aux Etats-Unis – est, au contraire, l'antidouleur de choix pour les femmes enceintes à l'inverse de l'aspirine ou de l'ibuprofène, ces derniers présentant des risques avérés pour le foetus.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait déjà insisté, immédiatement après les propos de Trump, sur l'absence de preuves d'un tel lien.

Une «revue parapluie»

L'étude publiée par la revue médicale britannique BMJ vient renforcer ce consensus. Elle ne se fonde pas sur de nouvelles recherches mais donne le tableau le plus complet et le plus précis en date sur l'état des connaissances.

Il s'agit d'une «revue parapluie». Ce type de travail compile d'autres études qui, elles-mêmes, ont essayé de dresser un bilan des connaissances. C'est, en résumé, une synthèse de synthèses.

Plusieurs études ont bien avancé un lien possible entre paracétamol et autisme ou TDAH. Mais leur qualité est «faible» ou «extrêmement faible», selon les auteurs de l'étude du BMJ, et la plupart du temps, elles ne prennent pas assez de précaution pour exclure le rôle d'autres facteurs comme les prédispositions génétiques, ou les problèmes de santé de la mère.

Une «méthodologie de grande qualité»

Ces critiques portent notamment sur une étude, publiée en 2025, dans la revue Environmental Health et régulièrement citée par l'administration Trump. Elle avançait la possibilité d'un lien, sans toutefois conclure à son existence.

Plusieurs experts ont salué l'étude du BMJ. «(Elle) se base sur une méthodologie de grande qualité qui confirme ce que les experts répètent à travers le monde entier», a ainsi jugé Dimitrios Sassiakos, professeur d'obstétrique à l'University College London, dans une réaction au Science Media Center britannique.

Au-delà de la question du paracétamol, Trump et son ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr., font régulièrement des déclarations infondées sur l'autisme, que ce soit sur l'existence d'une «épidémie» ou en lien avec la vaccination. (jzs/ats)

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