Dans la zone du tremblement de terre qui a touché le nord-ouest de la Syrie, un bébé a été sauvé des décombres d'une maison dans des conditions surréalistes: la petite fille, couverte de poussière, était encore reliée à sa mère décédée par le cordon ombilical.
Comment se fait-il que la mère ait été tuée alors que son enfant, toujours attachée, a survécu? Les précisions manquent. Toutefois, une certitude: la nouveau-née est la seule survivante de sa famille. Outre sa mère, son père, ses trois sœurs, son frère et sa tante ont tous péri dans le violent séisme survenu lundi.
La maison de quatre étages de la famille, située dans la localité de Djandairis, dans la région d'Afrin, s'est effondrée. Des proches se sont alors mis à la recherche de la famille ensevelie.
Une vidéo montrant un homme au milieu des décombres, tenant en l'air un bébé nu et couvert de poussière, est rapidement devenue virale. Sur les images, quelqu'un se précipite vers le bébé pour l'envelopper dans une couverture. Les températures avoisinaient les zéros degrés.
Une fois à l'hôpital, la petite fille a été placée dans une couveuse et a été mise sous perfusion. «Elle a été admise avec les membres raidis par le froid, sa tension avait chuté», a déclaré son médecin Hani Maaruf.
L'état du nouveau-né de 3 175 grammes est désormais stable, précise le médecin. Selon lui, le bébé est venu au monde environ sept heures après le séisme.
Il a fallu plusieurs heures pour extraire les corps des membres de la famille. Ils ont été disposés devant une maison voisine et recouverts de draps de différentes couleurs. Chalil Sawadi énumère les noms des défunts et raconte le destin déjà difficile de la famille, qui a dû fuir sa région d'origine.
En raison de la guerre civile, ils avaient quitté la région instable de Deir Essor, plus à l'est, dans l'espoir d'être en sécurité à Djandairis, une localité contrôlée par l'armée turque et les rebelles pro-turcs. Pour de nombreuses personnes, Djandairis s'est révélé être un piège mortel. Une cinquantaine de bâtiments s'y sont effondrés.
La situation des survivants en Syrie est désespérée. Le pays est déjà marqué par la guerre civile qui a débuté en 2011. Son territoire est divisé entre les zones contrôlées par le gouvernement de Damas et les territoires dominés par les rebelles. L'aide internationale pour les victimes du tremblement de terre du côté syrien de la frontière démarre très timidement.
Les Casques blancs, la Défense civile syrienne, qui participent aux opérations de sauvetage, ont appelé mardi à une aide humanitaire urgente de l'étranger.