Au-delà de la liesse qu’il provoque, le renversement du régime de Bachar al-Assad plonge la Syrie, pays déchiré, dans une instabilité accrue. Dimanche 8 décembre, jour de la prise de pouvoir par les rebelles islamistes du HTS, les Etats-Unis et Israël ont mené des frappes dites préventives sur le sol syrien.
Citée par le média français Challenge, l’agence Reuters fait état de trois frappes aériennes contre un complexe de sécurité et un centre de recherche de la capitale syrienne, utilisé par l'Iran pour développer des missiles, selon l’Etat hébreu. Les frappes ont notamment touché des infrastructures utilisées pour stocker des données militaires sensibles, des équipements et des pièces de missiles guidés.
Israël s’inquiète du fait que des armes chimiques que la Syrie a conservées pourraient désormais tomber entre les mains des rebelles islamistes qui ont pris d'assaut Damas dimanche.
Dimanche toujours, Israël a frappé au moins sept cibles dans le sud-ouest de la Syrie, notamment la base aérienne de Khalkhala, distante d’une centaine de kilomètres de la frontière israélienne. Dans sa retraite, l'armée syrienne a laissé derrière elle d'importants stocks de missiles, de batteries de défense aérienne et de munitions qui ont été la cible des frappes.
De leur côté, les Etats-Unis ont mené dimanche «des dizaines de frappes aériennes» dans le centre de la Syrie visant «plus de 75 cibles» du groupe Etat islamique (EI), a annoncé le Centcom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient.
«Il ne doit y avoir aucun doute: nous ne laisserons pas l’EI se reconstituer et tirer profit de la situation actuelle en Syrie», a déclaré le général Michael Erik Kurilla dans le communiqué du Centcom.
«Les frappes américaines ont atteint des cibles où l’on constate une résurgence de l’Etat islamique, à l'Est de Deir ez-Zor, dans la Badiya, une région désertique située au centre de la Syrie», explique David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), joint par watson.
Le chercheur poursuit:
En 2017, les Etats-Unis offraient 10 millions de dollars pour des informations permettant de localiser Mohammed al-Joulani, qui avait fondé le HTS un an plus tôt. Washington n'a pour l'heure pas annoncé avoir annulé cette promesse de récompense. (amn)