Le chef militaire du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), menant la coalition qui a pris le pouvoir en Syrie, a annoncé mardi que «la prochaine étape» serait la dissolution des groupes armés. Ce à commencer par le sien, pour les fondre au sein de la future institution militaire.
«Dans tout Etat, il faut que les unités militaires soient intégrées au sein de l'institution» militaire, a affirmé dans une interview accordée dans la ville côtière de Lattaquié, Mourhaf Abou Qasra, connu sous son nom de guerre d'Abou Hassan al-Hamwi.
Il a ajouté que HTS serait «le premier à prendre l'initiative» de se dissoudre, «dans l'intérêt général du pays». La coalition armée conduite par HTS, un groupe islamiste radical, avait pris le pouvoir le 8 décembre au terme d'une offensive éclair qui lui a permis de contrôler la capitale Damas et une bonne partie du pays.
Le responsable militaire a par ailleurs affirmé que le nouveau pouvoir voulait étendre son autorité sur les zones kurdes du nord-est de la Syrie, contrôlées par une administration kurde semi-autonome.
Il a ajouté que «la région que contrôlent actuellement les Forces démocratiques syriennes (FDS) sera intégrée à la nouvelle administration du pays». Les FDS, dont les Kurdes constituent la principale composante, sont soutenues par les Etats-Unis.
Le chef militaire de HTS a d'autre part demandé l'arrêt des frappes et «incursions» israéliennes qui se sont intensifiées depuis la chute de Bachar al-Assad. Il a en outre appelé l'Occident à retirer HTS et son chef Abou Mohammad al-Jolani, de son vrai nom, Ahmad al-Chareh, de la liste des «organisations terroristes».
HTS reste considéré comme «terroriste» par l'ONU, les Etats-Unis et certains pays européens. Mais plusieurs délégations étrangères se sont succédé à Damas pour rencontrer les nouvelles autorités syriennes, qui s'efforcent de rassurer sur leur capacité à pacifier la Syrie, morcelée et dévastée par 13 ans de guerre civile.
(sda/ats/afp)