On s'en souvient: il y a quelques jours, le groupe écologique Just Stop Oil a décidé d'aller asperger de peinture orange le site préhistorique de Stonehenge. Une action qui leur a valu de nombreuses critiques.
Jeudi, le groupe a décider de changer son fusil d'épaule et de trouver une cible plus cohérente avec leur action: Taylor Swift. Ou plutôt: les jets privés de Taylor Swift.
Vers 5h du matin, deux militantes de 22 et 28 ans, en mode opération commando, cisaillent avec une meuleuse le grillage de l'aéroport très fréquenté de Stansted, au nord-est de la capitale britannique. Elles pénètrent dans la zone où stationnent de nombreux avions privés sans être inquiétées, suivies par une équipe vidéo prête à immortaliser leur méfait action.
Just Stop Oil a affirmé que l'un des appareils stationnés dans cette zone était celui de la star américaine Taylor Swift, qui doit se produire ce week-end à Londres. Une cible était parfaite pour les militants du climat. La popstar américaine est en effet connue pour prendre l'avion presque plus souvent que sa douche.
Il y a deux ans, l'agence de marketing Yard avait classé Taylor Swift comme la «célébrité la plus pollueuse de l'année», avec 170 vols en sept mois. Une obligation presque pour la star, qui mène tambour battant une impressionnante série de dates pour sa tournée The Eras Tour.
Une fois entrées, les militantes ont aspergé deux avions à l'aide de bombes remplies de peinture orange. Elles ont rapidement été arrêtées par la police, laissant dans leur sillage deux longs jets blancs peinturlurés d'orange.
Problème: si l'avion de Taylor Swift était bien présent sur cet aéroport quelques heures plus tôt, il ne s'y trouvait pas au moment de l'intrusion, a indiqué la police. Autrement dit: les militantes ont tagué des avions appartenants à d'autres propriétaires qui n'avaient rien à voir dans l'histoire.
Des propriétaires de jets privés tout de même. Aussitôt la bourde remarquée, un communiqué de Just Stop Oil a été publié, fustigeant «les milliardaires qui vivent dans le luxe et ont les moyens de voler dans des jets privés, sans se préoccuper des conditions de vie» de millions de personnes affectées par les conséquences de la crise climatique.
Les deux militantes sont désormais soupçonnées par la police britannique de «dommages criminels et d'entrave à l'utilisation ou au fonctionnement des infrastructures nationales».
Just Stop Oil réclame la fin de l'exploitation des énergies fossiles d'ici à 2030. Ses actions spectaculaires et controversées, notamment dans les musées, à l'occasion de compétitions sportives ou lors de spectacles, valent régulièrement à ses militants des peines de prison.
Jeudi, deux octogénaires doivent comparaître devant un tribunal londonien pour avoir endommagé en mai la vitrine protégeant un exemplaire de la Magna Carta, texte fondateur de la démocratie moderne, exposé à la British Library à Londres.
Mercredi, des militants ont aspergé de peinture, fabriquée à partir d'amidon de maïs, les monolithes du site préhistorique de Stonehenge, connu pour ses pierres dressées formant un ensemble de cercles mystérieux. Cette action a été condamnée par les représentants politiques britanniques de tous bords, jusqu'au Premier ministre Rishi Sunak.
Le gouvernement conservateur sortant, vent debout contre les actions coup de poing de Just Stop Oil, a durci la loi encadrant le droit de manifester pour tenter d'empêcher les actions de ces militants ces dernières années, sans grand succès.
(Ecrit avec l'aide de l'ATS)