En 2023, on n'a parlé que d'elle. Des records de streaming qu'elle a pulvérisés à plusieurs reprises, des tickets introuvables pour ses concerts, des millions de dollars qu'elle a engrangés à chaque performance et, plus récemment, de sa romance avec Travis Kelce. 365 jours placés sous le signe de Taylor Swift, (logiquement) couronnée personne de l'année par le Time Magazine.
Mais alors que la planète entière (comprenez: les médias et ses fans) s'extasiait devant ses nombreux exploits, relayés à longueur de journée, d'autres statistiques concernant «la femme la plus puissante du monde» ont été diffusées. Et elles sont beaucoup moins flatteuses.
Il y a quelques jours, on apprenait notamment que la chanteuse s'est rendue à plusieurs reprises à Kansas City pour voir son nouveau boyfriend. Rien de bien méchant à priori, sauf qu'elle l'a fait en jet privé. Le plus souvent, depuis New York, où elle habite, mais également depuis l'Amérique latine, entre deux dates de son immense tour mondial. Son plus long vol a relié Sao Paulo à la plus grande ville du Missouri.
Selon les données collectées par le compte Instagram Taylor Swift's Jets, bizarrement inaccessible à l'heure actuelle, la popstar a effectué 12 vols, en à peine trois mois. Consommant plus de 47 000 litres de kérosène et générant 138 tonnes d'émissions de CO2. C'est près de 10 fois ce qu'un habitant de la Suisse émet en un an (14 tonnes de CO2), ou l'équivalent de l'énergie utilisée par 17 maisons en 12 mois.
Pour compenser les dommages environnementaux causés par ces vols, la chanteuse devrait planter 2282 arbres et les laisser pousser pendant 10 ans, rapporte le Daily Mail.
Ce n'est pas la première fois que Taylor Swift est épinglée pour son comportement en matière de jets privés. Celle qui a fait campagne pour les démocrates et s'est exprimée sur le changement climatique, comme souligne malicieusement Newsweek, a été élue «célébrité la plus polluante de 2022».
Selon le classement établi par la société de marketing durable Yard, la popstar a effectué 170 voyages en jet privé entre janvier et juillet 2022, cumulant 22 923 minutes de vol, soit près de 16 jours. D'une durée moyenne de 80 minutes, ses déplacements ont généré 8,3 millions de tonnes de CO2, un chiffre supérieur à l'ensemble des émissions causées par l'agriculture suisse en 2021. Et tout cela, alors qu'elle n'était pas en tournée. Son vol le plus court n'a duré que 36 minutes, entre le Missouri et Nashville.
A l'époque, la superstar s'était défendue en affirmant qu'elle laissait souvent d'autres personnes prendre son jet pour des escapades à travers le monde. Une ligne plus difficile à appliquer à ses récentes visites à Kansas City.
Et concernant ces dernières escapades amoureuses, un porte-parole a assuré qu'elles étaient couvertes par des crédits carbone que la chanteuse avait achetés en grande quantité. Pourtant, comme le font remarquer plusieurs experts, ces mécanismes de compensations n'aident pas l’aviation à réduire ses émissions, puisqu'ils financent des projets qui n'ont rien à voir avec les vols en tant que tels.
Il est désormais généralement admis que les jets privés contribuent de manière disproportionnée aux émissions polluantes. Ils génèrent plus de 33 millions de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, rappelle le Guardian, soit plus que le Danemark.
Surtout, en raison du faible nombre de passagers qu'ils transportent, ces aéronefs sont 5 à 14 fois plus polluants que les avions commerciaux par passager, et 50 fois plus polluants que les trains.
Taylor Swift possède deux jets privés. Un Dassault Falcon 7X, d'une valeur de 60 millions de dollars, et un Dassault Falcon 900, qui coûte 45 millions. C'est sur un exemplaire de ce deuxième avion que les conseillers fédéraux effectuent leurs vols.