Lors du sommet entre le président étasunien, son homologue ukrainien et les chefs d'Etat et de gouvernement européens, une nouvelle a particulièrement fait réagir les médias: Trump a interrompu la discussion pour passer un coup de fil au dirigeant du Kremlin, Vladimir Poutine.
Une enquête révèle les dessous de cette affaire: les deux hommes auraient évoqué, par téléphone, le sort d'enfants ukrainiens kidnappés. C'est ce que rapporte le journal Bild, le premier à avoir eu connaissance de cet appel pendant le sommet à Washington.
Pourquoi ce coup de fil à ce moment précis? D’après le journal allemand, le président ukrainien a raconté l’histoire d’un enfant enlevé dont les parents savent qu’il est en Russie, mais ne peuvent le récupérer. Ce récit aurait profondément ému Trump. Le chancelier Friedrich Merz, constatant sa réaction, lui aurait alors conseillé d’interrompre la réunion et d’appeler immédiatement Poutine. Trump avait initialement prévu de ne le faire qu’après son entretien avec les Européens.
On ignore toutefois si les événements se sont réellement passés comme le rapporte Bild. Aucune confirmation officielle n’a été donnée.
Une chose est sûre: le sort des petits Ukrainiens déportés retient depuis longtemps l'attention de la Maison-Blanche. Avant la rencontre avec le président russe en Alaska le week-end dernier, la première dame, Melania Trump, avait ainsi confié à son mari un plaidoyer pour la paix et la protection des enfants.
Elle y décrivait en termes imagés la situation tragique dans les zones de guerre et demandait à Poutine de prendre ses responsabilités, on pouvait lire ceci dans sa lettre:
Et Volodymyr Zelensky est revenu sur le sujet à Washington. Une manœuvre diplomatique habile. Dans le bureau ovale, il a remis au républicain une lettre de sa propre épouse Olena Zelenska à Melania Trump, dans laquelle elle remerciait la première dame des Etats-Unis.
On ignore ce qu'Olena Zelenska a exactement répondu à Melania, si elle a abordé d'autres questions que le sort de ces enfants. Contrairement à la première missive, la seconde n'a pas été publiée. Mais l'Ukrainienne a probablement évoqué les enfants déportés. Elle se consacre depuis longtemps au sort des 19 000 enfants de son pays enlevés par la Russie depuis février 2022.
Depuis mars 2023, Vladimir Poutine fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale de La Haye, notamment pour l’accusation d’avoir organisé la déportation de milliers d’enfants depuis les territoires ukrainiens occupés. Mais contrairement à l’Union européenne ou au Canada, ni les Etats-Unis ni la Russie ne reconnaissent la CPI. Washington n’avait donc aucune obligation de l’arrêter lors de sa visite. Le sommet de vendredi a marqué le retour de Poutine sur le sol américain, une première depuis plusieurs années.
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker