Astiyazh Haghighi et son fiancé Amir Mohammad Ahmadi, tous deux âgés d’une vingtaine d’années, ont été arrêtés en novembre, après qu’une vidéo d'une danse romantique devant la tour Azadi est devenue virale. Un tribunal iranien a condamné ce mardi 31 janvier le couple à plus de dix ans de prison pour avoir dansé devant l’un des principaux monuments de Téhéran, considérant cette vidéo comme un symbole de la défiance envers le régime.
Connue comme l'une des principales attractions de la capitale iranienne, la gigantesque tour Azadi est un lieu de symbole pour le pouvoir. Elle a été inaugurée sous le règne du dernier chah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi, au début des années 1970.
Astiyazh Haghighi ne portait pas de voile islamique, défiant ainsi les règles strictes de l'autoritarisme du régime iranien concernant les femmes. Elles ne sont plus autorisées à danser en public, encore moins avec un homme. Populaire sur Instagram, le couple a été reconnu coupable d’«encouragement à la corruption et à la prostitution publique», ainsi que de «rassemblement dans l’intention de perturber la sécurité nationale». La sentence est brutale: un tribunal révolutionnaire de Téhéran les a condamnés à dix ans et demi de prison, ainsi qu’à l’interdiction d’utiliser internet et de quitter l’Iran, a indiqué l’ONG Human rights activists news agency (HRANA), basée aux Etats-Unis.
Citant des sources proches de leurs familles, l'ONG a indiqué qu’ils ont été privés d’avocats pendant la procédure judiciaire et que les tentatives pour obtenir leur libération sous caution ont été rejetées. Astiyazh Haghighi aurait été emprisonnée dans le pénitencier pour femmes de Qarchak, dont les conditions de détention sont régulièrement condamnées par les militants des droits humains.
Les autorités iraniennes ont sévèrement réprimé toute forme de dissidence depuis la mort de Mahsa Amini, en septembre dernier, à l'origine de la vague de protestations contre le régime. Au moins 14 000 personnes ont été arrêtées depuis, selon les Nations unies.