Au début, l’histoire de l’ID. Buzz ressemblait à un petit conte de fées sur jantes. Après de nombreux tests avortés, dans l’espoir de dénicher le meilleur héritier au fameux Transporter T2 des années Flower Power, Volkswagen avait enfin lâché sur le marché européen cet utilitaire chic, fun et flashy il y a trois ans.
Un utilitaire tout électrique dont la bonne bouille rappelle évidemment le Combi responsable du hashtag #vanlife sur Instagram, mais qui draine son lot de défauts, de ses finitions, à son autonomie, en passant par son prix élevé. Malgré tout, l’ID. Buzz a réussi son buzz.
Au pays de Donald Trump, l’existence du dernier bébé du constructeur allemand est chahutée par plusieurs couacs étranges. Alors qu’il a été élu «utilitaire de l’année 2025» de l’autre côté de l’Atlantique, l’ID. Buzz vient d’être interdit de route et plus de 6000 véhicules ont été rappelés en urgence, sur ordre de la National Highway Traffic Safety Administration.
La première raison concerne un problème de... couleur. «Le témoin de mauvais fonctionnement du système de freinage n'a pas la bonne icône et n'est pas de la bonne couleur, allant ainsi à l’encontre des réglementations américaines et canadiennes», explique notamment le média québécois Le Guide l’Auto. Pour la NHTSA, le fait que le témoin lumineux soit de couleur «ambre», au lieu d’afficher le mot «BRAKE» en rouge, crée la «confusion» et augmente le «risque d’accident».
La seconde raison est plutôt cocasse sur un continent qui autorise sur ses routes le Cybertruck et les SUV de la taille d’un petit immeuble. La troisième rangée de sièges de l’ID. Buzz serait trop... large. Alors que Volkswagen voulait simplement offrir deux places de grand confort à ses clients, l’agence gouvernementale NHTSA a peur que les Américains s’y installent à trois. S’il y a théoriquement la place pour pouvoir y glisser trois culs, le van ne propose que deux ceintures de sécurité. Un détail absurde qui rend le véhicule non conforme à la «norme FMVSS 208».
Résultat, les quelque 6000 exemplaires rappelés par le constructeur, mais aussi toutes celles qui n’ont pas encore trouvé preneur, vont devoir être modifiés avant de pouvoir partir en road trip. Cela dit, Volkswagen n’aura pas besoin de ravaler tout l’habitacle de son van électrique.
Le magazine Frandroid rappelle également que «l’ID. Buzz européen n’a jamais vraiment misé sur sa troisième rangée pour séduire. Aux Etats-Unis en revanche, le van est positionné comme une alternative familiale au SUV traditionnel, avec ses trois rangées de sièges en standard». Un utilitaire en Europe, une voiture normale chez l’Oncle Sam.
Selon plusieurs sources, ces transformations ne seront pas effectives avant l’été. Décidément, adapter un véhicule à l’international, surtout en Amérique du Nord, ce ne sera jamais une promenade de santé.