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ID.Buzz: On a testé l'héritier du mythique van VW

VW ID.Buzz
Le lien de parenté entre l'ID.Buzz et le mythique est indéniable sur le plan du style.Image: Volkswagen AG
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On a testé l'héritier du mythique van VW

Le VW ID.Buzz est l’héritier électrique du mythique Combi, véritable légende roulante, reflet d’une période d’insouciance, coqueluche du courant hippie. Plus de 10 ans après sa retraite – il était encore produit au Brésil jusqu’en 2013 – que vaut son descendant à batterie?
30.01.2024, 09:3030.01.2024, 11:59
Jerome Marchon
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Dès 2017 et la présentation du concept ID.Buzz au Salon de Genève cette année-là, VW ne pouvait plus cacher que ses ingénieurs mitonnaient depuis longtemps déjà la recette du successeur du Combi. Pas étonnant, vu la popularité de l’auto. Et la stratégie marketing était plutôt intelligente pour ancrer la nouvelle gamme ID dans le paysage. Il aura fallu cependant attendre 2022 pour voir l’ID.Buzz arriver sur le marché dans sa mouture définitive.

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Il aura fallu attendre 5 ans entre la présentation du concept et l'arrivée sur le marché de l'ID.Buzz.Image: Volkswagen AG

Costaud

Dans les faits, l’ID.Buzz repose sur une version allongée de la plateforme MEB commune à toute la gamme 100% électrique «ID» de Volkswagen. Le pack de batterie loge sous le plancher, le moteur est placé sur l’essieu arrière – joli clin d’œil ou fruit du hasard? – et l’absence de tout élément mécanique d’importance à l’avant lui permet d’arborer une face très verticale et un rayon de braquage contenu, ce qui est fort appréciable.

VW ID.Buzz
Cubique en apparence, mais les lignes sont douces.Image: Volkswagen AG

Le gabarit de l’ID.Buzz apparaît très cubique, mais les lignes tout en rondeurs contrebalancent cette impression . On lui trouve même une bouille sympathique sur sa face avant. La bête en impose par ses cotes : si la longueur est dans la moyenne (4,7 m.), la largeur en revanche est maousse: 2,2 m. Ajoutez 1,9 m de hauteur et vous rentrez la tête dans les épaules et plaquez les oreilles contre le crâne pour éviter toute touchette dans un parking souterrain.

Familial ou utilitaire?

A l’intérieur nous retrouvons du mobilier similaire aux autres modèles de la gamme, ID.3, ID.4 et ID.5. Le dessin est moderne, certes, mais la qualité des matériaux ne fait pas illusion bien longtemps et n’est de loin pas à la hauteur des plus de 73 000 francs demandés de base pour l’engin. On se contente de regarder les tablettes aviation au dos des sièges avant, de peur qu’elles nous restent dans la main en les manipulant.

VW ID.Buzz
Flatteur à l'oeil, l'agencement souffre d'une qualité des matériaux inégale.Image: Volkswagen AG

De même, la vocation familiale de l’ID.Buzz n’est que peu mise en avant: les rangements ne foisonnent pas et les astucieuses prises USB dans les portes peinent à pallier l’absence d’un simple vide-poche au-dessus de l’énorme planche de bord, par exemple. En revanche, l’espace à bord est gigantesque, le coffre engloutit entre 1121 et 2123 litres de fret.

VW ID.Buzz
De l'espace à revendre.Image: Volkswagen AG

A noter que si la banquette arrière se rabat et coulisse (1/3-2/3), il n’est pas possible de l’enlever. Si la modularité de l’ID.Buzz est sommaire, VW propose un catalogue fourni pour l’équiper à son goût et en faire un semblant de van prêt à vous emmener au bout du monde. En passant à la caisse, bien entendu.

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Un peu de modularité à la façon des monospaces d'antan.Image: Volkswagen AG

Arrêts fréquents

Ah l’évasion, les grands espaces, la «van life» tant à la mode sur les réseaux sociaux… oui, mais… avec le Combi et non l’ID.Buzz. A moins que vous trouviez un charme particulier aux aires de recharges et leurs alignements de bornes. Car l’ID.Buzz embarque une batterie de 77 kWh seulement pour un engin de 2,5 tonnes et taillé à la serpe sur le plan aérodynamique. Des 422 km d’autonomie WLTP annoncée, comptez plutôt sur 300 à 350 km au quotidien, voire moins sur les trajets autoroutiers ou en hiver. Si la charge rapide est vraiment rapide (120 à 130 kW en pointe souvent constatés), de quoi regagner jusqu’à 80% de charge en 30-40 minutes, la faible capacité de la batterie obligera des arrêts fréquents sur les longs parcours.

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La batterie de 77 kWh est un peu juste en autonomie.Image: Volkswagen AG

A la conduite, l’ID.Buzz se révèle assez proche d’une berline dans son comportement. Les performances sont de bon niveau (204 ch/310 Nm). Le roulis est bien maîtrisé et l’agilité honnête. Le poids des batteries joue en leur faveur. En revanche, afin de juguler les effets d’un poids coquet, l’amortissement se révèle ferme, voire très ferme. Conjugué avec la dureté des assises des sièges et un maintien que l’on aurait apprécié plus prononcé, on est finalement content de devoir s’arrêter si souvent pour recharger afin de se dégourdir…

VW ID.Buzz
Aussi à l'aise en ville...Image: Volkswagen AG

Ce VW ID.Buzz est un vrai cas de conscience. Plaisant à conduire, il est à aborder plus sous l’angle «monospace» que Combi du XXIe siècle. Et ce malgré un capital sympathie indéniable. Il pourrait être plus abouti sur de nombreux points, tant dans son agencement que le contenu technologique. Ensuite, et comme tous les véhicules électrifiés, il s’agit de mettre le modèle en vue en adéquation avec l’utilisation qu’on en fera. Et sur ce plan, le VW ID.Buzz montre vite ses limites.

VW ID.Buzz
... que dans les grands espaces.Image: Volkswagen AG

Et enfin, la politique tarifaire pratiquée par Volkswagen et l’impérieuse nécessité de piocher dans la liste des options pour obtenir des équipements font que l’ID.Buzz frise l’indécence. Affiché près de 85 000 francs, notre modèle d’essai, qui n’avait absolument rien d’arrogant dans sa présentation ou son équipement, vient ferrailler face au VW California Ocean, le haut de gamme, certes motorisé par un bloc thermique. Mais le California s’équipe d’une cuisinette, d’un vrai mobilier, d’une capucine ouvrante pour accueillir quatre couchages le temps d’un week-end ou pour les vacances au grand air, bref se transforme en maisonnette sur roues. Art de vivre ou sacerdoce? A vous de voir.

A propos de l'auteur...

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Jérôme Marchon est...
... un fan passionné de voitures depuis son plus jeune âge. Sa carrière professionnelle a pourtant commencé dans la finance. En parallèle de celle-ci, il contribue à créer un blog sur l'automobile, avant de fonder sa propre page, avant de prendre le poste de rédacteur en chef de la «Revue automobile». Depuis 2018, il travaille en tant qu'indépendant et écrit pour différents médias automobiles et généraux (print et web), en Suisse comme à l'étranger. Jérôme Marchon travaille également comme traducteur et conseiller en contenu rédactionnel pour des événements automobiles et des constructeurs automobiles.
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