420. Ces trois chiffres constituent, pour de nombreuses personnes, un élément central de leur quotidien. A ce titre, chaque année dans les régions du monde où l’herbe est légale, de grands rassemblements ont lieu dans des parcs notamment, pour fumer des joints au cours de la journée.
Mais le Happy 420 ne vante pas seulement les moments de détente et de relaxation passés entre amis à travers cette substance. L'événement international se veut surtout plus globalement célébrer la culture du cannabis.
L'invention du Happy 420 est discutée depuis plusieurs années. D'après la majorité des médias dont le Huffington Post et le Los Angeles Times, la tradition est née en 1971 d'un groupe d'adolescents originaires de Californie: les Waldos.
Ces jeunes lycéens se réunissaient tous les jours, à 4h20 de l'après-midi, après les cours «pour partir à la recherche d'une mythique et légendaire plantation de weed abandonnée non loin de la caserne des gardes-côtes de Point Reyes», rapporte Vice qui s'est également penché sur la question. Durant leur recherche, les Waldos avaient pour habitude de fumer des joints.
La tradition, perdurée par l'un des grands frères des membres du groupe, a alors popularisé l'utilisation du terme 420 en référence à la consommation de marijuana. A tel point que des néologismes dans le langage courant en sont nés comme «se faire un 420» ou être une personne «420-friendly».
Le Happy 420 renvoie à l'heure à laquelle se rejoignaient les Waldo pour fumer leur joint, soit 4h20 de l'après-midi. Par analogisme, les chiffres 4, 2 et 0 ont permis de se fixer sur une date clé: le 20e jour du 4e mois de l'année.
Ainsi, chaque 20 avril, l'événement purement américain constitue un prétexte pour, à l'instar des Waldos, fumer du cannabis dans plusieurs pays du monde.
Ces dernières années, de nombreux efforts ont été réalisés pour déstigmatiser la marijuana. Cela afin de la rendre plus populaire auprès du grand public. Et le sujet a pris de l'ampleur aux Etats-Unis.
Depuis 1970, dans le pays, une loi juge anticonstitutionnelle toute consommation de cannabis. L'Alabama, le Dakota du Sud, la Louisiane et le Mississippi vont jusqu'à condamner à perpétuité toute personne trouvée en possession de plus de 1 kilogramme de chanvre.
Bien que depuis 2012, plusieurs dizaines d'états américains ont légalisé l'usage récréatif du cannabis, de nombreuses avancées restent à mettre en place du point de vue des consommateurs. Notamment afin de faire reconnaître les bienfaits médicinaux de la substance.
L'Office fédéral de la santé publique indique, sur son site internet:
Mais la modification de la loi fédérale sur les stupéfiants, le 15 mai 2021, a ouvert la voie à des essais pilotes encadrés. Le 19 octobre 2021, la Commission de la Santé publique du Conseil des Etats a annoncé soutenir un projet visant à revoir entièrement la réglementation relative à sa culture, à sa production, à son commerce et à sa consommation.
De nombreux cantons ont alors lancé des projets pilotes pour expérimenter la distribution réglementée. Après Berne, Bâle, Genève et Zurich, Lausanne a officialisé, en mars dernier, le lancement d'un point de vente de cannabis permettant d'étudier son effet sur le marché illégal de la substance. En 2022, Genève a été élue ville d'Europe où les habitants fumaient le plus de joints.
(mndl)