Il nous arrive tous d'être embarrassés par nos parents. Dieu merci, la plupart du temps, c'est parce que papa porte un polo trop large ou que maman critique la serveuse à plein volume au restaurant. Dans le cas de Beatrice et Eugénie d'York, c'est autre chose: leur père, Andrew, a été banni de la famille royale pour son amitié plus que louche avec un pédophile condamné et son procès pour abus sexuel sur mineur.
Pourtant, même les péchés les plus atroces de nos géniteurs ne nous empêchent pas de les aimer. En dépit du scandale, Beatrice (35 ans) et Eugenie (33 ans) entretiennent encore des liens très forts avec leur père disgracié.
Respectivement neuvième et onzième dans l'ordre de succession au trône britannique, les sœurs d'York sont donc un peu dans la mouise. Bien qu'elles ne fassent pas partie des membres «actifs» de la famille royale, elles sont régulièrement impliquées dans des évènements publics, au nom des Windsor, et peuvent même endosser des rôles de représentation à l'étranger. Pas question, donc, d'être associées à ce père infréquentable.
Pour pouvoir continuer à côtoyer librement papounet en privé, sans partager sa mise au ban, Beatrice et Eugénie ont donc élaboré une habile stratégie de relations publiques. A appliquer si vous avez vous-même un parent problématique.
Si vous êtes de noble sang, vous connaissez sûrement cette bonne vieille coutume de refiler plusieurs prénoms aux nouveaux bébés. Au moins trois, de préférence, et souvent en référence aux ancêtres. (Mes parents, par exemple, auraient rêvé de m'appeler Marine Julie Angèle Simone. Faute d'être chevalier, mon père a dû se limiter à deux prénoms - il en est encore frustré.)
Au contraire de mes aïeuls, la princesse Eugénie a le sang bleu et l'embarras du choix. Pour son deuxième fils, né le 30 mai dernier, elle a opté pour Ernest George Ronnie. Un mix d'hommage aux grands-pères paternels et maternels du nouveau-né, ainsi qu'à son arrière-arrière-arrière-grand-père. Vous avez compris: pas de trace d'Andrew dans la descendance.
Même chose pour le fils aîné d'Eugénie, né en 2021: August Philip Hawke fait référence au mari de la reine Victoria, au prince Philip, ainsi qu'à ses arrière-grands-parents.
En ce qui concerne Beatrice, c'est pratique. Elle n'a même pas eu besoin de se poser la question, ayant donné naissance à une fille, en 2021. Sienna Elizabeth, bien moins problématique.
Eugénie a eu de la chance: elle a épousé son mari, Jack Brooksbank, en octobre 2018. Soit un an à peine avant le scandale et l'expulsion. Son père a même pu conduire sa fille chérie jusqu'à l'autel, comme la tradition l'exige.
Pour sa part, la princesse Beatrice a eu moins de bol: non seulement son mariage en grande pompe a été annulé pour cause de pandémie mondiale, mais la petite cérémonie organisée à la hâte, en guise de remplacement, a eu lieu en juillet 2020. Andrew est alors empêtré jusqu'au cou dans l'affaire Jeffrey Epstein.
Bien que le duc d'York ait été exceptionnellement autorisé à accompagner son aînée dans l'allée de la chapelle, lors d'une cérémonie intime qui n'a réuni qu'une poignée d'invités, il a été décidé de ne pas l'inclure dans les images publiées par Buckingham Palace. Des proches assurent au Daily mail que la nature secrète du mariage n'était pas due à Andrew. N'empêche, c'est comme s'il n'y avait jamais assisté.
Les images d'Andrew lors du mariage de sa fille n'ont jamais été rendues publiques.
Une autre place publique où Andrew n'apparaît jamais: les comptes Instagram de ses filles. En bonnes princesses millenials qu'elles sont, Eugénie et Beatrice partagent régulièrement des clichés de leurs activités et vie de famille sur les réseaux sociaux. Leur maman, Sarah Ferguson, pointe très souvent le bout de son nez.
N'espérez pas, en revanche, apercevoir la bobine d'Andrew. Il ne figure nulle part. En même temps, si c'est pour qu'il partage sa collection de peluches... Non merci, quoi.
Même chose pour les vœux d'anniversaire: Eugénie a posté des messages à l'intention de sa sœur Beatrice, de sa mère Fergie et de son mari Jack. Son père, lui, n'a pas eu droit à un tel gage d'affection publique.
Enfin, malgré tout l'amour du monde, si vous souhaitez vous épargner la honte publique, ne vous affichez pas trop près de lui. Depuis trois ans, Eugénie et Beatrice prennent ainsi grand soin de marquer une distance physique avec Andrew, lorsque tous les trois participent aux mêmes évènements publics.
A Noël, par exemple, bien que le duc ait eu droit de rejoindre le reste de la clique royale pour le service religieux à Sandringham, ses filles sont arrivées avec un léger décalage. Même rengaine pour le service de Pâques, puis lors du sacre de Charles III - bien qu'ils soient tous assis à la même rangée, au cours de la cérémonie à l'abbaye de Westminster - ainsi qu'au concert du couronnement, qui a pris place dans la foulée.
Les entorses à la règle sont rarissimes. Un câlin devant Buckingham Palace, aux funérailles d'Elizabeth, ou l'arrivée en voiture à l'abbaye de Westminster, en sont quelques-unes.
Il est toutefois probable qu'Andrew ait des problèmes plus urgents à résoudre que de la gestion des relations publiques de sa progéniture. D'importants travaux de rénovation doivent avoir lieu sur la toiture de Royal Lodge, son illustre palais depuis plus de 20 ans. Un moyen pour son frère Charles, selon certains initiés, de mettre définitivement ce frère scandaleux à la porte.
D'après la correspondante royale Rebecca English, Andrew n'est pas près de faire ses bagages. Au contraire, il entend rester pendant les travaux et subir ses éventuels dérangements, de peur «qu'il ne puisse jamais revenir».