Booba a été mis en examen, ce lundi 2 octobre, pour harcèlement contre l'influenceuse et directrice d'agence Magali Berdah, laquelle a déposé de nombreuses plaintes contre le rappeur de 46 ans. La justice s'est saisie du dossier, et a épinglé ce dernier pour «harcèlement moral» au préjudice de Magali Berdah, «aggravé par le fait que ses messages ont altéré la santé de la victime», rapporte Le Parisien. Selon le média, le Duc de Boulogne s'est vu attribuer le statut de «témoin assisté pour les accusations de menaces de mort et recel de ce délit».
En cause: son combat par tweets interposés contre ce qu'il nomme les «influvoleurs», soit des personnalités du Net ou issues de la télé-réalité qui s'enrichissent en filmant leur quotidien et en faisant la promotion de produits qui font rêver leurs centaines de milliers d'abonnés. Acide, parfois moqueur, chacun de ses tweets génère des vagues importantes de commentaires et de republications.
Lors de son interrogatoire, l'artiste s'est retranché derrière un statut de «lanceur d'alerte» qui s'active pour dénoncer «de mauvais exemples pour nos enfants», ainsi que des procédés qui cachent parfois des escroqueries ou des placements de produits frauduleux. Il tient pour responsable des personnalités telles que Magali Berdah, aussi surnommée la «papesse des influenceurs», laquelle est à la tête d'une puissante société manageant des influenceurs, nommée Shauna Events.
Le rappeur assure au contraire mener «un combat pour exposer les faits, des décisions de justice, essayer de démasquer pour prouver que ce sont des escrocs».
Face à ses constantes manipulations médiatiques, ses mensonges et ses larmes de crocodile, je me dois d'éclairer un peu la situation. 🏴☠️ pic.twitter.com/l6jTI63SxG
— Booba (@booba) October 3, 2023
De plus, le Duc de Boulogne se défend d'être responsable de l'effet boule de neige créé sur la Toile par les tweets visant Magali Berdah, contre laquelle il assure n'entretenir aucune animosité.
Lundi soir, les avocats de Magali Berdah ont réagi en saluant la mise en examen et le placement sous contrôle judiciaire du sérial-twitter. L'influenceuse de 41 ans, prise pour cible par le rappeur sur «X» (ex-Twitter) depuis 2022, a expliqué à BFMTV avoir vécu un «véritable enfer en ligne, ayant de nombreuses répercussions sur sa vie depuis plus d'un an».
Par voie de communiqué, les représentants de l'ex-chroniqueuse de TPMP ont employé des mots forts, estimant que la décision de justice «constitue un signal puissant adressé à tous les valets de la haine qui sévissent sous pseudonyme sur les réseaux sociaux». Magali Berdah y est décrite comme «le symbole de toutes les victimes qui souffrent en silence, seules derrière leur écran».
Cependant, la joie de l'influenceuse aura courte vie, puisque la cheffe d'agence est également dans le collimateur de la justice.
Selon les informations du Parisien, la directrice a été placée en garde à vue la semaine passée par la police judiciaire de Nice. Selon des sources proches du dossier, Magali Berdah est «suspectée de s’être livrée entre 2014 et 2015 à des malversations financières d’ampleur». Les faits sont antérieurs à sa vie publique telle que nous la connaissons. Elle était alors à la tête d’une société dirigeant sept agences de courtage et employant 120 personnes. Son aventure entrepreneuriale s'était terminée dans les dettes et les larmes. Sa boîte avait été placée en liquidation judiciaire le 30 juillet 2015 alors que la Française était titulaire de créances à hauteur de près de 2,5 millions d’euros.
Si les affaires d'il y a dix ans remontent à la surface... imaginez ce qui arrive!!! 🥶 pic.twitter.com/QX7pO2KTfP
— Booba (@booba) October 3, 2023
Le délit de banqueroute est passible de cinq ans de prison, rappelle encore Le Parisien.
Le procès se tiendra le 18 novembre 2023. En attendant, Magali Berdah a été placée «sous contrôle judiciaire avec une interdiction de gérer une société et une obligation de pointage.»
Ajoutant son dossier à la pile, Booba avait de son côté aussi déposé plainte contre X pour dénoncer «des pratiques commerciales trompeuses de Shauna Events». Une enquête préliminaire avait été ouverte en septembre 2022.