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IA: Jensen Huang et ses puces Nvidia dominent la Silicon Valley

Nvidia CEO and co-founder Jensen Huang, center, arrives for a media round table event at a hotel in Kuala Lumpur, Malaysia Friday, Dec. 8, 2023. (AP Photo/Vincent Thian)
Jensen Huang
Jensen Huang se promène avec sa petite veste en cuir, qui a remplacé le col roulé d'un Steve Jobs, ou le look décontracté d'un Mark Zuckerberg. Keystone

Jensen Huang, «l'enfant discret» qui révolutionne nos vies

L'entrepreneur Jensen Huang, à la tête de la société Nvidia, est devenu la pièce maîtresse de l'intelligence artificielle. Portrait.
17.03.2024, 18:47
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Il est discret et ne met pas à feu et à sang les réseaux sociaux avec des tweets sulfureux. Il préfère faire profil bas, au contraire de certains magnats de la branche, tel que Sam Altman, le grand chef d'OpenAI. Si Jensen Huang est un discret personnage, il n'est pas inconnu au bataillon, il est même une figure désormais incontournable du milieu de la tech.

Qui est-il, qui se cache derrière le boss de Nvidia, une société qui a vu le jour en 1993, une entreprise devenue puissante grâce à l'équipement de processus graphiques de la PlayStation 3, et qui propulse désormais l'IA du monde entier grâce à ses puces révolutionnaires?

Jensen Huang (61 ans) vit actuellement sous le soleil californien de Santa Clara. L'homme est originaire de Taïwan et son arrivée aux Etats-Unis coïncide avec le vœu de ses parents de le voir étudier sous ces latitudes. Alors âgé de 10 ans, Huang débarque au pays de l'Oncle Sam et entame son cursus scolaire, avant de parfaire ses gammes à l’Université d’Etat de l’Oregon, un établissement qui lui a permis de décrocher un diplôme de génie électrique en 1984.

C'est donc en 1993 que Jensen Huang a cofondé l'entreprise Nvidia. Il est actuellement le président-directeur général d'une boîte qui occupe toutes les conversations depuis plusieurs mois. Pourquoi? Ses puces sont le fameux détonateur à l'origine du boom de l'IA. Sans Nvidia, pas de ChatGPT, en gros.

Des débuts compliqués pour Nvidia

Une percée triomphale qui, selon ses dires, est «le fruit des rêves de ses parents». Mais le rêve américain (à l'ère technologique) a failli tourner court. En 1995, Nvidia est au bord du précipice. La faute à un lancement désastreux d'un premier processeur, où plus de 10 millions de dollars sont injectés mettant à mal la structure.

En 1997, c'est enfin la lumière au bout du tunnel avec l'arrivée d'une puce (quatre fois plus puissante) pour les consoles de jeux. Elle s'écoulera à près d'un million d'exemplaires en quelques mois et enclenche la planche à billets.

Pari gagnant avec les GPU

Car du fric, il va s'en mettre plein les poches. Son coup de maître a été, dans les années 2000, de miser sur les GPU, l'acronyme du terme graphical processing unit, qui signifie en français «unité de traitement graphique». Aujourd'hui, ce processus est un élément crucial pour l'industrie de l'intelligence artificielle.

Jensen Huang est à présent à la tête d'un empire qui pèse lourd, très lourd - sa société est valorisée à plus de 2000 milliards de dollars en Bourse. On lui colle l'étiquette de visionnaire; son nom est devenu une source de curiosité pour les analystes, ces mêmes spécialistes qui s'interrogeaient sur la capacité de la boîte à pouvoir suivre la cadence de production.

Le défi a été relevé et l'entrepreneur a fait mentir tout ce petit monde. Résultat: sa fortune personnelle a gonflé comme jamais. Huang peut se targuer de fortune de 78,7 milliards de dollars. Un gros magot qui le hisse à 17ᵉ place du classement Forbes.

Aujourd'hui, comme le souligne Le Monde, les pontes de différents domaines toquent à la porte du bureau de Jensen Huang. Cela va des voitures autonomes aux laboratoires pharmaceutiques en passant par les institutions financières.

Peut-il devenir le roi de la Big Tech?

Lui qui se qualifiait d'«enfant timide», lors d'un discours en 2020, s'avance comme l'une des grandes figures du milieu. Mais la question est de savoir s'il est en passe de poser son derrière dans le fauteuil du roi de la Silicon Valley? Va-t-il avoir son film qui retrace son histoire dans le genre The Social Network? Va-t-il essuyer la tempête de critiques qui l'envoie dans la cour de ces méchants capitalistes?

Comme l'écrivait The Atlantic, il est possible que Jensen Huang soit le visage d'une industrie qui s'apprête à dominer l'économie de la tech. Mais pour prendre la place d'un Zuckerberg, Musk, voire Altman, c'est une autre histoire. Le hic réside dans l'activité de son entreprise, dans l'ombre. Nvidia est un mastodonte, certes, mais ses créations alimentent toutes sortes de technologies que les consommateurs connaissent. Nvidia pourrait être un peu le Bruce Greenwood de la tech: tout le monde connaît son visage, mais pas son nom.

Bruce Greenwood poses in the press room during night one of the Creative Arts Emmy Awards on Saturday, Jan. 6, 2024, at the Peacock Theater in Los Angeles. (Photo by Richard Shotwell/Invision/AP)
Bruc ...
Bruce Greenwood, en chair et en os. L'acteur a joué dans une flopée de films et de séries, comme Pentagon Papers et plus récemment La Chute de la maison Usher sur Netflix. Keystone

Meta, Amazon ou encore OpenAI sont ancrés dans la mémoire collective. Amazon est dans les boîtes aux lettres; Meta est dans votre poche, sur votre téléphone; OpenAI est accolé à ChatGPT.

La discrétion de Jensen Huang pourrait inévitablement être mise à mal, à force de voir son en bébé grandir. Si le grand public n'est pas encore familier avec l’ingénieur de 61 ans, les observateurs l'ont déjà élu «Homme d’affaires de l’année» en 2017 par le magazine Fortune, et numéro 1 des PDG les plus performants en 2019 par la Harvard Business Review. Des signes qui ne trompent pas.

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