Les combats de Beyoncé sont-ils à géométrie variable? C'est, du moins, le débat qui est lancé depuis qu'elle s'est produite sur scène dernièrement. Ce samedi 21 janvier, la star américaine a réinterprété ses plus gros classiques comme Drunk in Love (2013) et Beautiful Liar (2007), à l'occasion de la cérémonie d'ouverture de l'hôtel Atlantis The Royal, à Dubaï.
Si des célébrités telles que Hally Berry ou Ashley Park (Emily in Paris) ont été aperçues dans le public aux côtés de spectateurs dubaïotes, le concert était prévu pour être joué à huis clos. Tout enregistrement avait été interdit. Or, des images en direct du show ont été divulguées sur les réseaux sociaux. Les fans, qui ont découvert l'événement privé via un live stream, sont alors tombés des nues.
Le choc s'est divisé en deux camps: il y a d'abord eu ceux qui, agréablement surpris, ont applaudi la performance vocale de leur reine. Puis il y a très vite eu ceux qui, en majorité, se sont montrés très critiques. Les détracteurs ont en effet déploré que la diva du R&B ayant fait de la lutte pro LGBTQIA+ l'un de ses plus fiers combats ait accepté de se produire à Dubaï. Soit, la capitale des Emirats arabes unis dont la loi proscrit l'homosexualité.
Dans le Telegraph, Bev Jackson, co-fondatrice du groupe de défense britannique de la LGB Alliance qui défend les droits des lesbiennes, des gays et des bisexuels a estimé que l'engagement de l'artiste féminine la plus récompensée des Grammy Awards «jetait une ombre sur son soutien à la communauté»:
Les reproches à l'encontre de Beyoncé ne venaient pas seulement des personnes LGBTQIA+. Sur les réseaux sociaux, d'autres internautes ont blâmé que celle qui n'était pas montée sur scène depuis quatre ans ait introduit son retour à Dubaï, alors que d'autres régions notamment africaines, telles que Dakar, Abidjan ou encore Brazzaville, qui l'avaient également invitée sur leurs terres, n'ont, à ce jour, toujours pas reçu l'artiste internationale.
Comme l'indique Loopsider, Beyonce Knowles n'a pas performé «en Afrique depuis 2007, excepté un concert en Afrique du Sud en 2018». «Pourquoi la milliardaire qui revendique régulièrement son africanité ne pourrait-elle pas faire un geste?», interpellait Jeune Afrique dans ses colonnes en 2018, alors que Lemonade (2016), sixième album studio de Beyoncé avait été vendu par la chanteuse comme un projet afroféministe. Pour chanter devant l'Atlantis The Royal, les médias américains rapportent que la diva de Houston aurait touché plus de 24 millions de dollars.
(mndl)