Public Eye et des ONG partenaires ont remis mardi à Vevey (VD) une pétition munie de 105'000 signatures aux représentants de l'entreprise Nestlé. Le texte demande à la multinationale d’arrêter d’ajouter du sucre dans les aliments pour bébés.
Lors d'une action de protestation, les ONG Public Eye, IBFAN et EKO ont retourné à l'entreprise sous forme symbolique l'équivalent de 10 millions de carrés de sucre. Il s'agit de la quantité totale de sucre ajouté contenue dans les produits pour bébés Cerelac, vendus chaque jour dans les pays à revenu faible, écrit Public Eye dans un communiqué.
En Suisse, de tels produits sont pourtant vendus sans sucre ajouté. Par ce retour à l'expéditeur, l'ONG et ses partenaires demandent au géant agroalimentaire de mettre un terme à ces adjonctions. Le numéro un de la nutrition infantile doit mettre un terme à ce double standard injustifiable et néfaste, estiment les ONG.
Mi-avril, une enquête de Public Eye avait révélé que les deux principales marques de Nestlé, Cerelac et Nido, contenaient beaucoup de sucres ajoutés dans les pays à plus faibles revenus, ce que les directives de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) interdisent explicitement. L'ONG avait déposé une demande auprès du Secrétarait d'Etat à l'économie (Seco) afin d'intenter «une action visant à mettre fin aux pratiques commerciales trompeuses de Nestlé».
Nestlé avait alors contesté le fait qu'il existe un double standard concernant ses produits destinés à la petite enfance, déclarant appliquer les mêmes normes partout dans le monde. Pour les laits de croissance, destinés aux jeunes enfants de 12 à 36 mois, plus de 90% de ces produits dans le monde ne contiennent pas de sucre raffiné. Le 100% devrait être atteint d'ici la fin de l'année, avait indiqué un porte-parole.
Concernant les céréales pour nourrissons, Nestlé affirme avoir réduit la teneur en sucre de plusieurs produits et offrir davantage d'options sans sucre ajouté. (jah/ats)