Ce n'est un scoop pour personne: voilà des années que le duc et la duchesse de Sussex nourrissent les chroniques, éditos et critiques courroucées des journalistes britanniques. Ce n'est pas le prince Harry, lancé dans une intense croisade judiciaire avec plusieurs tabloïds du Royaume-Uni, qui dira le contraire.
Plus inédit, en revanche, est l'apparent changement de ton de l'autre côté de l'Atlantique. Après leur avoir ouvert les bras au moment du Megxit, en 2020, les compatriotes de Meghan Markle ne semblent plus si enchantés d'herbérger le couple d'exilés de la Couronne britannique sur leur sol.
Ceux qui étaient autrefois salués comme les grands réformateurs d'une monarchie sur le point de s'effondrer sous le poids de ses traditions, les renégats sont désormais la cible de toutes les moqueries et rumeurs moyennement flatteuses.
Dernier exemple rapporté pas plus tard que ce week-end par Paula Froelich sur la chaîne NewsNation. La journaliste, qui a le nez et les oreilles partout à Hollywood, s'est gaussée sur le plateau de la faible popularité des Sussex au sein de leur voisinage, à Montecito. Citons parmi eux un certain Steven Spielberg, Julia Louis-Dreyfus ou encore Rob Lowe.
Mais pourquoi tant de mépris? La faute à trop de déballage, sans doute. Selon l'éditorialiste, l'idée que les ex-royals aient fait leur beurre en publiant les secrets des autres suscite moyennement l’approbation de leur entourage. «Les grands acteurs du pouvoir à Hollywood ne veulent pas compromettre leurs affaires pour Harry et Meghan», précise l'éditorialiste.
Il faut admettre que Spare, l'autobiographie gratinée du prince, ne manque ni de détails scabreux ni d'anecdotes embarrassantes au sujet des copains les plus notables du prince. Pour n'en citer qu'une, l'histoire des champignons hallucinogènes «distribués» par l'actrice Courtney Cox lors d'une fête chez elle à Los Angeles, a fait couler beaucoup d'encre - et été, depuis lors, furieusement démentie par l'intéressée.
Les «mouchards», ainsi aimablement surnommés par le New York Post, n'auraient donc même pas été conviés à l'anniversaire de leur très influente copine, la papesse de la télé américaine Oprah Winfrey, cette année.
Il ne s'agit là que du dernier feuilleton d'une longue série de revers médiatiques pour les Sussex. «L'ère du flop», comme le résume sans ménagement le magazine Rolling Stone.
La semaine passée, par exemple, de nouvelles révélations du DailyMail ont provoqué un mélange d'effarement et d'hilarité: selon une «source américaine» du tabloïd, Harry et Meghan espéraient pouvoir monter à bord d'Air Force One, l'avion présidentiel américain, une fois les funérailles d'Elizabeth II terminées.
Après tout, quoi de plus normal que de rentrer au pays aux côtés du président Joe Biden en personne? Reste que la demande aurait été sèchement rejetée par la Maison Blanche, afin de préserver les relations des Etats-Unis avec le nouveau roi Charles III.
Quelques jours seulement avant cette anecdote, la presse people relayait avec délice la rumeur selon laquelle Harry et Meghan auraient été «dévastés» que leur série Netflix ne rafle pas la moindre nomination aux Emmy Awards. Simple spéculation de journalistes, certes, mais qui ne contribue pas à caresser l'ego blessé des Sussex.
«Ils n'ont pas de chance dans leur vie professionnelle», a reconnu la spécialiste de la royauté Ingrid Seward, dans la foulée de la nouvelle. Mais, «ironiquement, tant qu'ils se concentreront sur le fait de livrer des choses personnelles plutôt que sur un travail sérieux, les gens resteront intéressés».
Le problème? Le mythe du couple inséparable des Sussex tend, lui aussi, à s'effriter. Depuis des mois, les bruits persistants sur de potentiels troubles conjugaux alimentent la presse tabloïd et fragilise la marque Harry et Meghan. Celle d'un couple uni face à l'adversité, que rien ne peut ébranler.
DeuxMoi, compte de potins suivi par 2 millions de curieux sur Instagram, vient tout récemment de publier un tuyau anonyme affirmant que le couple aurait «vendu leur manoir à Montecito» et qu'Harry «vivrait dans un autre endroit». Rumeur contestée par un autre initié auprès de PageSix, selon lequel ces spéculations de rupture sont un «tissu de mensonges».
Que les «initiés» cités dans les médias s'avèrent fiables ou non, les sondages, eux, sont là: après avoir vu sa cote de popularité s'effondrer à la sortie de son autobiographie en début d'année, Harry commence tout juste, péniblement, à remonter la pente des enquêtes d'opinion réalisées auprès des Américains. Meghan, elle, demeure pour le moment la royal la moins appréciée.
Faute à ce rêve américain désenchanté, la prochaine grande idée de Harry serait de mettre les voiles vers un nouveau continent: l'Afrique, sa «deuxième maison», dans l'idée de tourner un nouveau documentaire pour Netflix. Cette fois-ci, sans Meghan. L'ère de l'unité n'est plus celle de la rentabilité.
Quant à la duchesse de Sussex mal-aimée, entre potentielles ambitions politiques et quête de nouveaux contrats juteux, elle a de quoi alimenter encore un bon moment les chroniques moqueuses de ses compatriotes. Et des autres.