Ces quatre derniers jours ont été mouvementés sur la comète royale. Côté britannique, la royauté a fait de la royauté, entre «hello, hello» depuis le balcon de Buckingham et défilés à cheval, à l'occasion du très traditionnel rassemblement militaire «Trooping the Colors». Côté américain, on s'est plutôt aéré l'esprit pour réfléchir business... et politique.
Tout a commencé jeudi dernier, avec l'annonce politiquement correcte de Spotify de mettre fin à son très juteux contrat de 20 millions de dollars avec Meghan. Pour rappel, depuis l'été dernier, la duchesse de Sussex jacassait chaque semaine avec des célébrités dans Archétypes, un podcast de discussions consacrées à la déconstruction des stéréotypes féminins. Après 13 épisodes, la société a préféré ne pas rempiler pour une deuxième saison.
En guise d'adieu? Quelques méchancetés tout en finesse de la part d'un haut-cadre, Bill Simmons, responsable de l'innovation et de la monétisation des podcasts chez Spotify:
Un coup de sang sur fond de rumeurs particulièrement troublantes. Selon Podnews, média spécialisé dans les podcasts, «plusieurs sources» affirment que Meghan aurait «truqué» un certain nombre de ses interviews. La duchesse aurait demandé au personnel de conduire les entretiens, avant qu'ils ne soient réédités et sa voix ajoutée par la suite.
Ajoutez à cela des rumeurs sur une possible rupture de contrat avec Netflix, et vous obtenez tous les ingrédients du parfait drame hollywoodien.
Bien que la sortie d'une nouvelle série, Invictus Games, soit programmée pour cet été, il se murmure que le géant du streaming serait en plein «examen» minutieux de son accord de 100 millions de dollars avec les exilés de la Couronne. Selon le Sun, les patrons de la plateforme estiment que Meghan «vit dans sa propre bulle» et ne semble pas avoir «saisi la réalité économique».
Le bon filon des querelles royales étalées sur la place publique aurait-il été épuisé? Harry et Meghan seraient-ils à court de secrets familiaux? Ou le public s'est-t-il lassé? Peut-être tout ça à la fois.
En tout cas, côté Sussex, on préfère ne pas s'émouvoir de cette séparation et faire preuve de pragmatisme. De prévoyance, surtout: «Nous savions que l'annonce de Spotify allait arriver», glisse une source proche du dossier au Mail on Sunday.
Ne jamais sous-estimer les ressources des Sussex quand il s'agit de financer leur manoir de Montecito, les fêtes d'anniversaire des enfants ou le service de sécurité privé à 2 millions de dollars l'année. Pour se créer une nouvelle image et des opportunités alléchantes, Meghan a signé, plus tôt cette année, avec l'une des agences de talents parmi les plus cotées d'Hollywood, WME. Son nouveau gourou: un certain Ari Emanuel.
Parmi les opportunités commerciales envisagées par sa nouvelle agence, citons d'abord le retour de «The Tig», site web lancé par l'actrice en 2014, alors qu'elle jouait encore dans la série Suits. Un blog mélangeant tout azimuts réflexions personnelles sur l'existence, le bien-être, la nourriture, la mode, ses voyages et la politique.
Meghan a débranché en 2017, juste avant ses fiançailles avec le prince Harry. Il faut dire que les confessions sur un Skyblog, c'est moyennement compatible avec le secret exigé par les fonctions royales.
Maintenant que les Sussex vivent leur meilleure vie en Californie, les rumeurs selon lesquelles le site pourrait bientôt faire son grand retour vont bon-train. Gwyneth Paltrow, dont le blog «Goop» compte 80 employés et génère 18 millions de dollars par an, n'a qu'à bien se tenir. Les deux copines ont d'ailleurs été aperçues en train de manger ensemble à Los Angeles, ce printemps. Coïncidence? La rédactrice royale de watson ne le pense pas.
D'autres spécialistes du showbiz imaginent volontiers Meghan comme la prochaine grande «super-influenceuse», qui rivaliserait avec Kim Kardashian et consoeurs. On articule un montant supérieur à 300 000 dollars le prix d'un seul post Instagram, si la duchesse venait à créer un nouveau profil. Son ancien compte, @sussexroyal, est encore suivi par 9,4 millions de personnes.
«Quand elle porte une robe Stella McCartney, elle génère 3 millions de dollars pour le label, là où Michelle Obama génère environ 300 000 dollars», résume Alison Bringé, de la société de performance de marque Launchmetrics, pour le Times.
L'hypothèse d'une Meghan en richissime ambassadrice relève de moins en moins du scénario de film. Ce week-end, le Mail on Sunday a fait vent des rumeurs concernant une collaboration entre la duchesse et la maison Dior. Selon le tabloïd, un «accord majeur» serait sur le point d'être signé, pour faire de l'ancienne princesse l'un des nouveaux visages de la marque, aux côtés de Jennifer Lawrence ou de Charlize Theron.
Bien qu'une source de Dior ait démenti lundi les rumeurs d'un accord imminent au Telegraph, ajoutant que l'équipe de Paris était «perplexe quant à la façon dont l'histoire est née», il faut reconnaître que Meghan serait une égérie de choix pour la maison de couture. «Dior addict» de longue date, on l'a aperçue vêtue de la marque à de nombreuses occasions emblématiques, dont le service du jubilé de platine d'Elizabeth.
Et n'allons pas oublier que sa belle-mère, feu la princesse Diana, était une ambassadrice si appréciée de la marque parisienne qu'elle s'est vue gratifiée d'un sac à main à son nom: le fameux «Lady Dior».
Son fils, le prince Harry, n'est pas en reste: le duc était en complet Dior sur mesure pour le couronnement de son père, ou plus récemment, lors de son procès à Londres.
Un porte-parole des Sussex a également démenti.
Contrat avec Dior ou pas, il est certain que Meghan travaille activement à son «re-branding». La duchesse se travaille une nouvelle identité, plus distancée des drames royaux et de la négativité du passé.
Ce n'est pas totalement un hasard si la duchesse ne s'est pas rendue au couronnement, et encore moins au tribunal aux côtés de son époux, plus récemment.
«Elle et Harry semblent être sur des pistes différentes, ce qui pourrait être un problème», affirme Jeremy Murphy, directeur d'une agence de relations publiques à New York.
Enfin, si la perspective de devenir une «super-influenceuse» finissait par refroidir Meghan, d'autres experts royaux lui prédisent un autre type d'influence: un bruit persistant circule sur sa volonté de faire son entrée dans l'arène politique.
Ne ricanez pas trop vite. Après tout, ce n'est pas la première fois qu'une figure d'Hollywood accéderait au poste sacré. Citant Ronald Reagan, l'auteur royal Nigel Cawthorne fait partie des adeptes de cette folle hypothèse:
Ni la duchesse, ni son équipe n'ont jamais confirmé une quelconque ambition politique. On sait seulement que le couple a chaleureusement enjoint les électeurs à s'inscrire avant les élections de 2020, et que Meghan a fait pression sur les sénateurs pour progresser sur le dossier du congé paternel payé.
Qu'elle ait des vues sur la Maison Blanche ou non, Meghan est loin d'avoir disparu des radars. Ni d'avoir démontré l'étendue de son influence.