L'infidélité, un sujet brûlant? Tentez le coup, ce soir, au restaurant avec votre tendre moitié. N'hésitez pas à balancer un «tu penses quoi de la non-monogamie?» à Chouchou, dont vous partagez la vie depuis si longtemps que vous avez arrêté de compter les kilomètres ou de ressentir des papillons dans le ventre. Vous pourriez être surpris par sa réponse.
Car si l’on en croit les données d'Ashley Madison, célèbre plateforme de rencontres extra-conjugales, une part croissante de la population helvétique semble se détourner de l’exclusivité amoureuse. La monogamie stricte n’est plus une évidence pour tout le monde, et la non-monogamie consentie gagne du terrain.
Si l’infidélité reste un sujet souvent tabou, une partie des adultes optent désormais pour la non-monogamie consentie. Selon une enquête menée auprès d’un peu moins de 3500 membres d'Ashley Madison entre le 22 mai et le 12 juin 2024, 48% affirment avoir déjà adopté ce modèle relationnel. Une manière d’éviter les mensonges et les frustrations en négociant des règles de couple plus flexibles et plus honnêtes.
Et si la monogamie était plus souvent un idéal qu’une réalité, en Suisse? D’après un rapport d’août 2024 d'Ashley Madison sur l’infidélité, 28% des adultes inscrits en Suisse déclarent avoir déjà trompé leur partenaire. C’est le taux le plus élevé parmi les pays sondés.
Pourquoi? Pour 67% des infidèles, l’insatisfaction sexuelle est le premier moteur de leur écart, tandis que 48% ne souhaitent simplement pas se séparer ou divorcer. Malgré ces incartades, la Suisse fait preuve d’une grande indulgence: 50% des répondants affirment qu’ils pourraient pardonner une infidélité.
Par ailleurs, plus de la moitié des Suisses (58%) ne se considèrent pas complètement comme monogames.
Selon une autre étude menée par Ashley Madison, cette fois en mai 2024, moins de la moitié des Suisses (42%) se considèrent comme totalement monogames. De quoi faire frémir les partisans du «jusqu'à ce que la mort nous sépare».
Mais soyons honnêtes: qui n'a jamais eu une pensée fugace pour le joli serveur du coin ou la collègue au sourire ravageur? Pourtant, selon la sexologue Tammy Nelson, interrogée par la plateforme de rencontres extra-conjuigales, la monogamie n’est pas une case à cocher, mais plutôt un spectre:
Et les plus jeunes dans tout ça? Une étude de juillet 2023 révèle que plus de la moitié (52%) des 18-29 ans en Suisse romande pourraient envisager une relation non monogame (contre 51% pour toute la Suisse).
Une tranche d'âge qui ne s’embarrasse pas forcément des vieux schémas relationnels: monogamie stricte, relation libre, polyamour… Pourquoi choisir quand on peut adapter? Moins enclins à sacraliser l’exclusivité, la jeune génération voit la non-monogamie comme une possibilité parmi d'autres plutôt qu’un tabou absolu.
En Suisse, ces différentes tendances montrent ainsi que l’exclusivité amoureuse est loin d’être une évidence pour tout le monde. Plutôt qu’un modèle figé, le couple semble devenir un terrain d’expérimentation où chacun tente de trouver son propre équilibre. La fidélité jusqu’au bout? Pour certains, c’est dépassé. Pour d’autres, c’est encore un idéal.
Et pour vous, alors? Toujours au restaurant, entre votre entrée (sûrement un truc coupé en forme de cœur) et le dessert (on mise tout sur un machin à l’ananas, pour ses pseudos vertus aphrodisiaques), n’hésitez pas à utiliser cet article pour lancer la discussion. De rien. Et bonne Saint-Valentin.