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Santé: Des Suisses ont trouvé comme souder une plaie au laser

Des Suisses révolutionnent une technique médicale vieille de 5000 ans

Des chercheurs de l'Empa Saint-Gall et de l'ETH Zurich ont découvert un moyen de souder une plaie à l'aide d'un laser.
Oscar Cipolato et Inge Herrmann dans le laboratoire de l'Empa, à Saint-Gall.empa
Des chercheurs de l'Empa et de l'EPFZ ont mis au point une nouvelle méthode qui consiste à souder les tissus humains.
27.05.2024, 20:4727.05.2024, 20:47
Bruno Knellwolf / ch media
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Une aiguille et du fil, un médecin habile de ses mains et le temps se chargent du reste. La technique consistant à recoudre les tissus humains remonte à plus de 5000 ans. Mais cette manipulation ne donne pas toujours satisfaction.

«Dans le cas de tissus très souples, le fil peut couper le tissu et provoquer des blessures supplémentaires. Et si la fermeture de la plaie sur les organes internes n'est pas étanche, les sutures perméables peuvent constituer un problème qui met la vie en danger»
L'institut de recherche Empa de Saint-Gall.

Ses chercheurs, accompagnés d'une équipe de l'ETH de Zurich, ont désormais trouvé un moyen de souder une blessure au laser. Toutefois, la peau reste évidemment plus délicate qu'un morceau de métal. C'est pourquoi l'équipe d'Oscar Cipolato et d'Inge Herrmann a imaginé un système de fermeture de plaie intelligent, et qui peut être contrôlé de manière douce et efficace.

Des nanoparticules pour souder

Les scientifiques utilisent des nanoparticules de métal et de céramique et ont recours à un procédé de nanothermométrie pour contrôler la température. La soudure - une pâte de protéines et de gélatine - contient deux types de nanoparticules qui interagissent parfaitement.

Alors que la pâte est irradiée au laser, les particules de nitrure de titane transforment la lumière en chaleur. Les particules de vanadate de bismuth synthétisées à cet effet agissent en revanche comme de minuscules nanothermomètres fluorescents: c'est pourquoi elles émettent une lumière de longueur d'onde spécifique en fonction de la température et permettent ainsi une régulation extrêmement précise en temps réel.

Cette méthode est donc particulièrement adaptée à une utilisation en chirurgie mini-invasive, car elle ne nécessite aucun contact et détermine les différences de température avec une résolution spatiale très fine dans les plaies superficielles et profondes, écrit l'Empa.

Lors de tests en laboratoire, différents échantillons de tissus ont permis de panser des plaies rapidement, de manière stable et biocompatible, par exemple sur des organes comme le pancréas ou le foie. L'union de morceaux de tissus particulièrement exigeants, comme ceux de l'urètre, de la trompe de Fallope ou de l'intestin, s'est également déroulée avec succès et en douceur.

Dans une étape suivante, la source de lumière laser utilisée au début a pu être remplacée par une lumière infrarouge plus douce. Un processus qui permet de rapprocher encore un peu plus la technologie de soudure de son application en milieu hospitalier.

(Adaptation française: Valentine Zenker)

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