Combien vaut un but en play-off? Pas grand-chose, s'il est inscrit alors que le score est déjà scellé; beaucoup, quand il pèse sur le résultat final d'une partie; et énormément, lorsqu'il est de nature à faire basculer une série. Or c'est ce genre de réussite, celle qui peut tout changer, qu'a marqué Damien Riat, jeudi soir lors de l'acte II.
A cet instant de la partie (on jouait la 51e), Zurich venait d'égaliser par Andrighetto (auteur de son 13e point en 10 matchs de play-off) et se créait plusieurs occasions de marquer. Cette phase de jeu aurait pu permettre aux ZSC Lions d'inscrire le 3-2 et de prendre l'avantage. Le «Z» était alors la machine de guerre aperçue en saison régulière (1er avec 109 unités) et en séries finales (9 matchs consécutifs sans défaite). Les hommes de Marc Crawford avaient certes encaissé plusieurs buts du LHC jusqu'ici, mais à chaque fois qu'ils avaient haussé leur niveau de jeu, ils avaient réussi à (re)prendre l'avantage. Ça avait été le cas à domicile, mardi, après une entame de match catastrophique, puis jeudi encore, où ils avaient bien mieux débuté cette fois.
Sauf que les choses ne se sont absolument pas passées comme prévu pour les visiteurs, puisque c'est pile au moment de sa domination la plus forte, et alors qu'ils étaient en contrôle de la rondelle en territoire adverse, que Malgin et ses coéquipiers ont tout perdu. Surpris par la pression de Kovacs, Marti a laissé échapper le puck et Zurich la partie.
Riat on 🔥
— National League (@NLch_official) April 18, 2024
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Ce but a changé beaucoup de choses, puisqu'il a permis à Lausanne de prendre un avantage décisif. Mais cette vérité mathématique ne dit pas toute l'importance de la réussite.
Car ce 3-2 lausannois a montré que l'outsider de cette finale était capable de tout faire: marquer après une longue possession, mais aussi remporter un match sur une fulgurance, quand il souffre et subit la pression adverse. Le LHC en avait déjà été capable contre Davos et Fribourg-Gottéron, mais le rapport de force était bien plus équilibré. Y parvenir face à la meilleure équipe du pays est une chance dont il saura se souvenir pour la suite, et c'est désormais un problème que Zurich n'avait pas et qu'il doit régler. Les Alémaniques n'avaient encaissé qu'un but en quatre rencontres de play-off à l'extérieur; ils en ont subi quatre lors de leur seule visite à la Vaudoise aréna. «Ils doivent désormais réfléchir à la manière d'imposer leur jeu à Lausanne», résume un confrère du Tages-Anzeiger.
La lecture des journalistes zurichois est d'ailleurs intéressante ce vendredi matin. Ils soulignent que le check de Raffl sur Lehtonen pour le 1-1 a été le tournant du match, en ce sens qu'il a mis le leader de la saison régulière dans ses petits patins, et que le troisième match, programmé samedi soir déjà, «est le plus important de cette finale» (Klaus Zaugg).
On a envie de croire, au contraire, que Lausanne a remporté le match qu'il ne devait absolument pas perdre. Il a même fait mieux en infusant le doute sous les casques adverses, même le plus grand de tous: celui du magnifique gardien Simon Hrubec, l'homme sans qui la défaite zurichoise aurait été encore plus lourde.