Sport
Cyclisme

Cyclisme: «Les routes au Rwanda sont meilleures qu'en Italie»

Mondiaux en Afrique: «Les routes ici sont meilleures qu'en Italie»

Chef de la délégation suisse, Tino Eicher fait partie de ceux qui ont fait le déplacement à Kigali, au Rwanda, où se déroulent jusqu’à dimanche les Championnats du monde de cyclisme sur route. Il partage son expérience sur place ainsi que les défis logistiques rencontrés.
22.09.2025, 15:5322.09.2025, 16:02
dominik moser / keystone-sda

Tino Eicher, les Championnats du monde de cyclisme sur route ont lieu pour la première fois en Afrique, une décision qui a été saluée, mais aussi critiquée. Quelle est votre position à ce sujet?
Pour être honnête, j'ai été très heureux à l'annonce de cette décision. C’est un véritable défi, mais aussi une opportunité. Le Rwanda est un pays dont la population est passionnée de cyclisme, cela se ressent immédiatement. Le fait que les Championnats ne se déroulent pas, cette fois, dans un pays traditionnel du cyclisme comme la Belgique, la France ou l’Italie, mais pour la première fois sur le continent africain, me paraît rafraîchissant. Bien sûr, il y a aussi des aspects politiques, comme pour tout grand événement, mais du point de vue sportif, c’est clairement la joie qui l’emporte.

Comment votre délégation s’est-elle préparée en vue de ces Mondiaux en Afrique? Qu’est-ce qui a changé cette fois-ci?
La planification logistique s’est révélée nettement plus complexe. Alors qu’à Glasgow et Zurich, les deux années précédentes, nous pouvions transporter tout notre matériel par voie terrestre, il a cette fois fallu tout faire acheminer par avion, avec les contraintes de poids que cela implique et des délais particulièrement serrés. Cela demande une coordination rigoureuse et engendre des coûts élevés. A cela s’ajoute l’inconnu: au départ, nous ne savions presque rien de ce qui nous attendait sur place. Quel est le niveau des hôtels? Comment s’organisent les douanes? Y a-t-il de l’eau potable? Qu’en est-il de la nourriture? Il a également fallu prendre en compte les conditions sportives: la chaleur, l’altitude et, en cas de pluie, un asphalte extrêmement glissant.

Tino Eicher.
Tino Eicher.image: swiss cycling

Vous êtes partis à trois à Kigali avec Swiss Cycling pour une mission de reconnaissance à l'automne dernier. Quelles ont été vos impressions sur place?
Très positives. Les routes sont en excellent état. Nous n’avons pas vu un seul nid-de-poule dans toute la ville. J’ose même dire qu’en Italie, on rêverait d’avoir de telles conditions. Les hôtels sont également d’un très bon niveau, conformes aux standards occidentaux. La ville est d’une propreté remarquable: les sacs plastiques y sont interdits et tous les habitants participent au nettoyage des rues une fois par mois. La population est extrêmement accueillante et serviable, et le cyclisme y est réellement bien ancré. Cela n’a fait qu’accentuer notre enthousiasme à l’approche de ces Mondiaux.

Y a-t-il eu des aspects spécifiques sur lesquels vous avez porté une attention particulière en amont de l'événement?
Oui, je pense surtout à la santé. Avec notre équipe médicale, nous avons établi des recommandations précises. Même si aucune vaccination n’est obligatoire, certaines mesures prophylactiques sont conseillées, notamment contre la malaria. Les avis restent toutefois partagés, y compris parmi les autres nations. Par ailleurs, nous avons fait venir notre propre cuisinier, qui collabore avec la cuisine de l’hôtel. Lors de notre visite, les repas étaient excellents et surtout digestibles. Nous avons aussi emporté un stock de médicaments plus conséquent que pour un Mondial en Europe, afin d’être prêts à toute éventualité.

Switzerland's Marlen Reusser shows her gold medal of the women's elite individual time trial event, at the road cycling World Championships in Kigali, Rwanda, Sunday, Sept. 21, 2025. (Alex W ...
Titrée dimanche sur le contre-la-montre, Marlen Reusser a parfaitement lancé les Mondiaux de la délégation suisse.image: Keystone

Que représente, selon vous, la tenue des Championnats du monde pour la première fois sur le continent africain? Est-ce un simple geste symbolique ou un véritable progrès?
Je considère que c’est un pas important pour le cyclisme. Pour le Rwanda et l’ensemble de l’Afrique, cet événement représente un moment exceptionnel: c'est sans doute la plus grande manifestation sportive depuis la Coupe du monde de foot en Afrique du Sud en 2010. Certes, en Europe, nous devons cette fois composer avec des coûts plus élevés et davantage de contraintes. Mais il faut rappeler que le continent africain n’a jamais accueilli les Mondiaux, et que de nombreuses équipes locales n’ont jamais pu y participer, faute de visas. C’est pourquoi nous n’avons aucune raison de nous plaindre. Au contraire, nous devrions percevoir ces Mondiaux comme une opportunité et un signe d’ouverture, tout en assumant avec responsabilité notre rôle de nation cycliste reconnue. Vous savez, pour les locaux, ces Championnats ont une signification immense. Quand des stars comme Tadej Pogacar se rendent à Kigali, c’est un événement majeur qui suscite beaucoup d’enthousiasme. Je suis convaincu que ce sera une véritable fête populaire, capable d’inspirer les jeunes à s’engager dans le cyclisme. Beaucoup utilisent déjà le vélo comme moyen de transport quotidien.

Quelles attentes avez-vous vis-à-vis de ces Mondiaux?
Ma principale responsabilité concerne l’organisation. Mon objectif est d’offrir à l’équipe les meilleures conditions possibles afin qu’elle puisse livrer sa meilleure performance. Sur le plan sportif, j’espère évidemment que nous pourrons décrocher une ou plusieurs médailles (réd: Marlen Reusser s'est déjà parée d'or sur le contre-la-montre femmes). Je pense que nous avons de solides atouts. Mais au-delà des résultats, ce que je souhaite surtout, c’est que des images fortes de Kigali fassent le tour du monde, celles d’un événement parfaitement organisé, porté par la ferveur populaire.

Plus d'articles sur le sport
Il tire à côté du goal, mais marque
Il tire à côté du goal, mais marque
de Yoann Graber
«Les gens m'ont insulté»: il fait payer pour voir du vélo
«Les gens m'ont insulté»: il fait payer pour voir du vélo
de Romuald Cachod
On a goûté le vin valaisan de Messi: «48 balles?!»
On a goûté le vin valaisan de Messi: «48 balles?!»
de Jérémie Crausaz, Margaux Habert, Yoann Graber
Decathlon a une stratégie ciblée pour percer en Suisse
Decathlon a une stratégie ciblée pour percer en Suisse
de Julien Caloz
Ce grand pays européen vit très bien sans la VAR
Ce grand pays européen vit très bien sans la VAR
«Beaucoup fumaient des joints sur le Tour de France»
«Beaucoup fumaient des joints sur le Tour de France»
de Nicolas Mennel
Le foot anglais révolutionne ses minutes de silence
Le foot anglais révolutionne ses minutes de silence
de Yoann Graber
Les Russes se rebiffent contre le ski mondial
Les Russes se rebiffent contre le ski mondial
de Romuald Cachod
Ajoie est le club le plus important du hockey suisse
1
Ajoie est le club le plus important du hockey suisse
de Klaus Zaugg
Le club de Xhaka a une astuce pour perturber ses adversaires
Le club de Xhaka a une astuce pour perturber ses adversaires
de Yoann Graber
Thoune a un sérieux handicap dans la course au titre
1
Thoune a un sérieux handicap dans la course au titre
de Julien Caloz
Il y a eu un gros couac au Stade de France
Il y a eu un gros couac au Stade de France
de Romuald Cachod
La venue de Ronaldinho en Suisse a semé le chaos
La venue de Ronaldinho en Suisse a semé le chaos
de Raphael Gutzwiller et Roman Loeffel
L'«effet Odermatt» cause un souci aux fans de ski suisses
L'«effet Odermatt» cause un souci aux fans de ski suisses
de François Schmid-Bechtel
On a vu Messi sauver les fesses de son club
On a vu Messi sauver les fesses de son club
de fred valet et marine brunner, miami
Cette photo cache un grand malaise
Cette photo cache un grand malaise
de Yoann Graber
Une star du Bayern Munich marque un but fou
Une star du Bayern Munich marque un but fou
de Yoann Graber
Ce défi inédit propulse le running dans une nouvelle ère
Ce défi inédit propulse le running dans une nouvelle ère
Les fans de NBA sont fâchés
Les fans de NBA sont fâchés
de Yoann Graber
Une triste addiction a obligé le coach du FC Lucerne à changer de club
Une triste addiction a obligé le coach du FC Lucerne à changer de club
Granit Xhaka va jouer un match spécial
Granit Xhaka va jouer un match spécial
de Timo Rizzi
Djokovic peut rattraper Roger Federer ce week-end
Djokovic peut rattraper Roger Federer ce week-end
de Romuald Cachod
Le retour de Reto Berra en équipe de Suisse soulève un problème
Le retour de Reto Berra en équipe de Suisse soulève un problème
de Klaus Zaugg
Excellente nouvelle pour Simon Ammann
Excellente nouvelle pour Simon Ammann
de Romuald Cachod
Un youtubeur est sur le point de participer au Tour de France
Un youtubeur est sur le point de participer au Tour de France
de Romuald Cachod
Murat Yakin a fait passer un message très clair à Noah Okafor
Murat Yakin a fait passer un message très clair à Noah Okafor
de François Schmid-Bechtel
Le suspense est total sur le banc de la Nati de hockey
Le suspense est total sur le banc de la Nati de hockey
de Klaus Zaugg
Le Lausanne-Sport affronte des communistes
Le Lausanne-Sport affronte des communistes
de Yoann Graber
Des Romands vont braver le danger sur le Tour de France
Des Romands vont braver le danger sur le Tour de France
de Julien Caloz
La menace d’une suspension plane sur la star du ski français
2
La menace d’une suspension plane sur la star du ski français
de Romuald Cachod
Le geste de ce pongiste ravive un grand débat moral
1
Le geste de ce pongiste ravive un grand débat moral
de Yoann Graber
La visite de Donald Trump chez Charles III, en images
1 / 25
La visite de Donald Trump chez Charles III, en images

Marine One, transportant le président américain Donald Trump et la première dame Melania Trump, arrive pour atterrir au château de Windsor.

source: getty images europe / wpa pool
partager sur Facebookpartager sur X
La meilleure vue pour les aurores boréales est dans l'ISS
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
Avez-vous quelque chose à nous dire ?
Avez-vous une remarque ou avez-vous découvert une erreur ? Vous pouvez nous transmettre votre message via le formulaire.
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
On a vu Messi jouer à Miami et ce n'était pas vraiment du football
Samedi soir, le GOAT a (encore une fois) sauvé l'Inter Miami. Watson est parti en pèlerinage dans un stade tout de rose vêtu et gorgé d'apôtres d'un Dieu qui se sent comme à la maison: «Sans Messi, Miami n'existerait pas et on ne serait pas là». Immersion.
«No bags!» Un vieil employé nous postillonne devant les portiques. What? Really? Oh, «un porte-monnaie», et encore. Sympa l'accueil. Samedi, 17 heures et des poussières, alors que Lionel Messi est sur le point de sauver les fesses de son club, quelques heures plus tard, sous les larmes de joie de 20 000 soldats roses, le Chase Stadium de Fort Lauderdale est encore une forteresse quasi déserte.
L’article