C'est le match dont tous les fans de foot en Romandie parlent depuis plusieurs jours: le Lausanne-Sport reçoit ce jeudi (20h15) le Besiktas Istanbul, en match aller du barrage de Conference League.
Ce duel est un événement à plusieurs titres. Premièrement, le stade de la Tuilière sera plein (guichets fermés, soit 11'931 spectateurs). Ensuite, le LS a l'occasion – au terme de cette double confrontation – de se qualifier pour sa première phase finale de Coupe d'Europe depuis 2010. Finalement, les Vaudois reçoivent un prestigieux club du continent (16 fois champion de Turquie), soutenu par des millions de fans au pays et dans la diaspora.
Pour Lausanne, ce duel aller est aussi le neuvième match en un mois, depuis le début de sa saison le 24 juillet à Skopje. Et ce dans des compétitions et environnements très différents. Il y a eu la routine du championnat, bien sûr, mais aussi un exténuant déplacement au Kazakhstan (sept heures de vol) jeudi dernier. Suivi, dimanche, d'un 32e de finale de Coupe de Suisse face à Vevey.
Comme c'est souvent le cas dans cette compétition, cette rencontre s'est déroulée dans un cadre particulier: un petit stade – Bel-Air à La Tour-de-Peilz (1900 spectateurs) – où le public peut quasiment toucher les joueurs, et un adversaire nettement inférieur sur le papier (troisième division).
Pas grand chose à voir, donc, avec la rencontre de ce jeudi face au grand Besiktas. Et ce n'est pas Peter Zeidler qui dira le contraire. «Il n'y a aucun enseignement à tirer de ce match contre Vevey», répond sans détour le coach lausannois.
Conséquence? «Je n'ai montré aucune vidéo de ce match contre Vevey à mes joueurs», confie Peter Zeidler. Un fait inhabituel dans le foot pro, où les équipes décortiquent généralement leur match précédent pour préparer celui à venir.
Mais ne vous y trompez pas: l'entraîneur du LS et son staff ont évidemment préparé méticuleusement ce duel face aux Turcs, en analysant notamment les deux matchs que ceux-ci ont récemment perdus contre le Chakhtar Donetsk, en qualifications pour l'Europa League. De quoi donner des idées aux Lausannois.
Et des espoirs, aussi: les Stambouliotes, qui ont encaissé six buts en deux rencontres face aux Ukrainiens, semblent fragiles défensivement. Ils ont encore concédé deux goals, jeudi dernier, face aux Irlandais de St Patrick's.
Des lacunes défensives confirmées par quelques journalistes turcs rencontrés en conférence de presse, qui ne voient pas forcément Besiktas remporter cette confrontation face au LS...
L'optimisme était nettement plus perceptible chez Peter Zeidler. Le technicien vaudois ne crie évidemment pas victoire, mais il affirme:
Son équipe aura l'avantage du terrain synthétique, auquel les Turcs ne sont pas habitués. Zeidler pourra aussi compter sur un homme en forme ce jeudi: Kaly Sène. L'avant-centre sénégalais – six buts en sept matchs cette saison, toutes compétitions confondues – est de retour après sa blessure au pied contractée à Astana.
Le LS a donc de jolies cartes en main pour créer la sensation contre Besiktas dans ce barrage de Conference League. Et s'il fallait encore une motivation supplémentaire à Peter Zeidler, le technicien de la Tuilière pourra la trouver dans son «contentieux» avec l'entraîneur adverse, Ole Gunnar Solskjær.
Le Norvégien (52 ans) est une légende de Manchester United. Il avait marqué le but victorieux des Red Devils en finale de Ligue des champions 1999 face au Bayern Munich (2-1). Un goal inscrit à... la 93e minute, alors que les Bavarois menaient encore à la 91e. «Comme fan du Bayern, ça m'a fait mal», a avoué le coach allemand du LS. «Je ne vais jamais oublier ce match».
Mais l'amertume de Peter Zeidler a vite laissé place à son habituelle courtoisie, mercredi soir dans la salle de presse de la Tuilière:
Mais face à qui il compte assurément prendre une sorte de revanche.