Le communiqué de la fédération danoise publié ce lundi est aussi inhabituel, dans le monde du football, qu'explicite.
Qu'un entraîneur rate un match, ça arrive. Que ce soit à cause de problèmes psychologiques est plus rare. Mais ce qui l'est encore davantage, c'est de le dire ouvertement. Dans un monde ultra-compétitif comme le football professionnel (et le sport en général), avouer ne serait-ce qu'un petit coup de mou mental est encore souvent perçu comme une faiblesse, en tout cas en Europe.
«Un très grand nombre (de coachs) sont accompagnés (psychologiquement). Mais ils ne peuvent pas le dire. Aux États-Unis, c'est courant. En France, ça donne le sentiment d'une faiblesse, alors que c'est une force», observe dans L'Equipe Franck Thivillier, responsable de la formation des entraîneurs à la fédération française.
En Suisse, pour des raisons culturelles, on imagine difficilement l'ASF (ou une autre instance) faire preuve d'autant de transparence si elle devait annoncer, par exemple, que Murat Yakin devait se retirer temporairement en raison d'un souci psychologique... Les Danois, eux, semblent donc opter pour l'approche américaine. «Il n'y a aucune raison de cacher qu'il s'agit d'une situation particulière», affirme l'un des dirigeants de la fédé, Peter Møller, dans ce même communiqué. Il complète:
Morten Wieghorst (53 ans) ratera donc les deux premiers matchs du Danemark en Ligue des nations contre la Suisse, jeudi 5 septembre à Copenhague (20h45), puis face à la Serbie (8 septembre). Il avait été nommé sélectionneur ad interim jusqu'à la fin de l'année, suite au départ de Kasper Hjulmand (dont il était l'adjoint) après l'Euro cet été. Le duel face à la Nati aurait dû être son premier dans le costume d'entraîneur principal. C'est son assistant, Lars Knudsen, qui le remplacera.
Si la franchise comme celle de la fédération danoise est inhabituelle, le stress chez les entraîneurs de football est, lui, très fréquent. Ils sont nombreux à raconter leurs difficultés à gérer la pression.
Dans ce métier, cette dernière est particulièrement élevée à cause de l'obligation (souvent immédiate) de résultats et de l'image publique à soigner constamment.
«Le coach, dans une structure pro, est la personne la plus observée. Par le staff, les joueurs, le comité de direction, les supporters, les journalistes, les politiques», analyse Franck Thivillier. C'est d'autant plus vrai pour un sélectionneur national, scruté par tout un pays.