Sport
Lutte

Zofingue: des femmes vont combattre à la fête de lutte

Parmi les grandes favorites, on retrouve notamment Mélissa Suchet, qui avait terrassé la reine de lutte Isabel Egli l’an dernier à Oftringen.
Parmi les grandes favorites, on retrouve notamment Mélissa Suchet, qui avait terrassé la reine de lutte Isabel Egli l’an dernier à Oftringen.

Des femmes vont marquer l'histoire de cette fête de lutte

Lors de la 37e édition du tournoi de lutte de Zofingue, les femmes et les jeunes filles auront elles aussi droit à leur place dans la sciure ce samedi 2 août.
02.08.2025, 07:0502.08.2025, 07:05
Lea Hartmann
Plus de «Sport»

Le club de lutte de Zofingue (AG) innove: en plus du très classique «Niklaus-Thut-Schwinget», organisé pour la 37e fois, une compétition de lutte suisse pour les femmes et jeunes filles se tiendra pour la première fois ce samedi 2 août. Le lendemain, place aux habitués – jeunes lutteurs et hommes adultes – dans les cinq ronds de sciure.

Organiser deux tournois en une journée? Trop ambitieux. Le club a donc opté pour un format sur deux jours, à proximité de la salle omnisports de la ville. Le samedi, les lutteuses se battront pour décrocher les couronnes tant convoitées. Le dimanche, les «méchants garçons», comme on les appelle dans le jargon, prendront le relais.

Une décision pas si simple

Le transfert du tournoi féminin d’Oftringen à Zofingue a suscité quelques remous: «Les Zofinguois ont volé le tournoi aux gens d’Oftringen», pouvait-on entendre. Faux, rétorque Martin «Dinu» Anderegg, président du club de Zofingue: «De telles déclarations ne sont que des rumeurs.»

«Roger Willimann, qui a lancé le tournoi féminin et l’a organisé deux fois à l’auberge du Lauterbach, nous a approchés pour une reprise», précise Anderegg, qui dirige pour la sixième fois le comité d’organisation du «Niklaus-Thut-Schwinget». Il y a bien eu quelques résistances internes, mais le comité a finalement donné son feu vert à l’organisation du tournoi féminin. Un choix appuyé par la présence de deux jeunes lutteuses engagées dans le club: Jasmin Keller et Tjorven Müller.

«Heureusement, je peux compter sur un comité d’organisation expérimenté», se réjouit Anderegg. Car l’ajout d’un tournoi féminin demande beaucoup plus de travail – surtout côté recherche de sponsors.

L’objectif financier est modeste mais ambitieux: équilibrer les comptes. Grâce au soutien généreux de la ville de Zofingue et de plusieurs sponsors, l’organisation espère arriver à une opération sans perte. Un résultat loin d’être acquis, en ces temps économiques incertains.

Et après? Le tournoi féminin reviendra-t-il en 2026? «Pour l’instant, c’est un test», répond Anderegg prudemment. «On fera le point après le week-end.»

Une reine dans l'arène

Environ 120 femmes et filles sont attendues à Zofingue. À l’exception de Franziska Ruch (Eriz, BE), toutes les gagnantes des tournois à couronnes de cette saison seront présentes. Sont notamment annoncées la reine de la lutte en titre, Isabel Egli (Menznau, LU), qui compte parmi les grandes favorites.

Elle devra faire face à une rude concurrence, notamment Jasmin Gäumann (Häutlingen, BE), triple gagnante cette saison et actuelle leader du classement annuel, ainsi que les doubles vainqueures Mélissa Suchet (Grandvillard, FR) et Melissa Klossner (Horboden, BE). Mais gare aux outsiders comme Eveline Linggi (Oberarth, SZ) ou Vroni Brun (Schwarzenberg, LU), qui pourraient créer la surprise à tout moment.

Du point de vue régional, l’attention se portera sur la performance de Vanessa Jenni. La lutteuse originaire de Vordemwald, qui lutte pour le club de Steinhauserberg, revient d’une blessure subie en début de saison et s’est récemment rapprochée du sommet national. Réussira-t-elle à décrocher son premier couronnement de la saison... à domicile?

Un trio pour la victoire chez les hommes?

Dimanche, ce seront les hommes qui entreront dans l’arène. Parmi les 60 inscrits, beaucoup de lutteurs couronnés. Absence notable: Nick Alpiger, double vainqueur des éditions précédentes, qui ne figure pas sur la liste (au 20 juillet). En son absence, trois noms se détachent: Sinisha Lüscher (club d'Olten-Gösgen), impressionnant cette saison, pourrait être challengé par Fabian Scherrer (club de Surental) et Samuel Schmid (club de Fricktal).

Le club de Zofingue, même après le départ à la retraite de Patrick «Räbi» Räbmatter, reste bien armé. Enea Grob a remporté ses deux premières couronnes cette année, Aaron Rüegger s’est illustré en finissant troisième au tournoi cantonal argovien, et Justin Schmid montre de nets progrès. «On sent qu’un nouveau noyau de talents est en train d’émerger», se félicite Dinu Anderegg.

Un programme attrayant

Les femmes débuteront leurs combats samedi à 9h15. Les finales sont prévues aux alentours de 16h30. Le lendemain, les jeunes commenceront à 8h30, les adultes à partir de 10h30. Les finales des jeunes auront lieu vers 15h45, celles des adultes à 16h45.

Comme toujours, un riche programme accompagne le tournoi. Les sonneurs de cor des Alpes de Reiden (LU) seront présents les deux jours. Dimanche, le club de yodel Edelweiss de Zofingue et les Treichler de l’ordre de Saint-Jean viendront renforcer l’ambiance. L’organisation espère entre 300 et 500 spectateurs pour la journée féminine, et jusqu’à 1500 le dimanche. Côté buvette, tout est en place pour accueillir les visiteurs dans les meilleures conditions. Et comme le veut la tradition: l’entrée est gratuite.

Traduit et adapté de l'allemand par Léon Dietrich

Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Le ski suisse s'arme contre les prédateurs sexuels
Plusieurs scandales d'abus sexuels ont récemment éclaté en ski, notamment dans notre pays. Alors Swiss Ski intensifie et structure sa lutte contre tous les comportements problématiques.
En France, le parquet enquête sur l’ancien skieur alpin et ex-entraîneur de la fédération, Joel Chenal. Médaillé d’argent en slalom géant aux Jeux olympiques de 2006, il est soupçonné de harcèlement sexuel.
L’article