Marc Cucurella et Robert Sánchez avaient prévenu. Les deux Espagnols de Chelsea ont joué à Genève en Conference League et ont alerté leurs coéquipiers à leur arrivée à Las Rozas. L'état de la pelouse de la Praille n'est donc pas une surprise pour la Roja.
10 jours sont passés depuis que Servette a reçu et battu les Blues. Le terrain – attaqué par plusieurs champignons – ne s'est pas amélioré. Les trous n'ont pas disparus. Alors à l'entraînement en amont de ce Suisse-Espagne, les joueurs des deux équipes ont composé avec des zones qu'ils ne pouvaient pas piétiner. Seul changement: les parties endommagées ont été peintes en vert afin de dissimuler le problème. Une amélioration esthétique pour les besoins de la télévision. Différentes teintes seront ainsi perceptibles à partir de 20h45, ce que n'a pas manqué de relever le célèbre quotidien espagnol Marca.
«Le terrain semble en très mauvais état, mais c'est ainsi», a déploré Luis de la Fuente en conférence de presse à la veille de Suisse-Espagne. «Il faudra s'adapter aux circonstances, il n'y aura aucune excuse», a-t-il poursuivi. Le carré vert est bien sûr jouable. Or qui dit pelouse en mauvais état, dit risque accru de blessure. C'est justement sur le thème de la santé des joueurs que le sélectionneur de l'Espagne a récemment été épinglé.
Sa gestion de Lamine Yamal a été critiquée à Barcelone. L'ailier a reçu un coup lors de sa dernière apparition en Liga et beaucoup ont estimé qu'il devait souffler, après avoir presque joué toutes les minutes possibles en ce début de saison. Or Luis de la Fuente l'a titularisé contre la Serbie et Yamal a été le seul offensif de l'Espagne à ne pas être remplacé. Le Barça a également partagé ses craintes concernant Dani Olmo. Il est incertain contre la Nati suite à un choc important reçu au genou lors du match nul 0-0 de l'Espagne en Serbie.
Luis de la Fuente a donc tenu à se justifier en conférence de presse et a défendu son droit à utiliser ses joueurs comme il l'entend, indépendamment des minutes disputées: «Si vous ne pouvez pas jouer 180 minutes en septembre, il faut tout arrêter. Nous faisons ce que nous devons faire. Représenter notre pays, en tirer le meilleur parti et jouer pour gagner. Nous avons une excellente réputation à défendre. Je travaille pour protéger tous mes joueurs. Si je le faisais uniquement avec ceux qui jouent pour un certain club, ce serait injuste».
Le patron de la Roja a poursuivi en évoquant une certaine «hypocrisie». «C'est assez injuste. Les clubs nous disent qu'ils veulent voir leurs joueurs en équipe nationale. S'il y a beaucoup de matchs, il faut trouver un juste équilibre et se plaindre quand le calendrier avec lequel nous composons est établi. Les joueurs doivent aussi évoluer en équipe nationale», a répondu le récent champion d'Europe, «sans se sentir sous pression, car la première chose que je fais, c'est de penser aux footballeurs». «Nous sommes victimes du calendrier et non pas coupables», a résumé l'Espagnol.
Le cas de Rodri est également sur toutes les lèvres en Espagne. Luis de la Fuente l'a sélectionné alors qu'il revient d'une blessure à l'ischio et n'a pas encore joué cette saison avec City. Il devrait faire son retour ce dimanche contre la Suisse sans passer par la case club. Nul doute qu'une rechute à Genève ferait couler beaucoup d'encre.