Leur doléance: virer tout le monde. «On en a marre des mercenaires! Il faut virer Messi! Il faut virer Nasser!» «Direction démission!» Pendant plus de deux heures mercredi soir, des ultras du PSG ont étalé leur colère et leurs banderoles devant le siège du club à Boulogne-Billancourt, où ils étaient filmés en direct par plusieurs chaines d'infos. Cibles privilégiées: Lionel Messi, Neymar, Marco Verratti, l'entraîneur Christophe Galtier et le président Nasser Al-Khelaïfi.
Ce mouvement populaire, dans la plus grande tradition française des manifestations et des grèves, se pose en réaction au voyage de Lionel Messi en Arabie Saoudite, sans l'autorisation du club, pour une opération publicitaire. Les ultras ont déversé leur colère sur le septuple Ballon d'or en chantant à tue-tête: «Messi, hijo de p*ta!» (Messi, fils de p*te!).
Ces images ont suscité un vif émoi en Argentine, mais aussi en France où de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux ont condamné «une insulte au football», «une rage aveugle et stupide», «un autre monument que l'on souille à Paris», quand d'autres relevaient que Messi était statistiquement «l'un des meilleurs Parisiens cette saison».
Leo Messi a été suspendu de toute activité pendant deux semaines, sans salaire, pour son escapade en Arabie saoudite. Il quittera Paris au terme de son contrat en juin prochain mais plusieurs insiders du football français ont insinué mercredi que la décision venait de lui, et non du club, comme certaines narrations le laissent à penser. Le père de la Pulga en aurait informé la direction du PSG il y a un mois déjà.
L’avenir le dira mais quoiqu’il en soit il faudra retenir que c’est Messi qui a décidé de ne pas rester alors que les qataris souhaitaient le prolonger .. et que le PSG s’est ridiculisé aux yeux du monde entier en donnant l’illusion de jouer les gros bras pour X raisons .. pic.twitter.com/dlcLc62x9l
— DidierRoustan (@DidierRoustan) May 3, 2023
La faute à Messi? La faute au PSG? Le mouvement qui est descendu dans la rue mercredi ne veut plus rien savoir. Il stigmatise la «gestion catastrophique ces dernières années qui a offert des ponts d'or à des mercenaires, à des joueurs surcotés et peu concernés». Les ultras ont également exprimé leur attachement au Parc des Princes au moment où le club étudie un rachat du Stade de France, «un endroit où personne ne veut aller».
Un peu plus tard, aux environs de 21 heures, une vingtaine de manifestants ont organisé une «after» au domicile de Neymar à Bougival (Yvelines), où ils ont scandé sous les fenêtres: «Neymar casse toi!»
📸 PSG fans in front of Neymar's house pic.twitter.com/wXgIOBNM6M
— ParisienTimes (@parisientimes) May 3, 2023
Neymar a d'abord semblé le prendre avec humour, comme l'indique son post sur Instagram: «Ils viennent de quitter mon pas de porte 😢», Mais le Brésilien a aussi liké ce message:
Le dernier post liké par Neymar. 👀 pic.twitter.com/XpN9V2brwR
— Actu Foot (@ActuFoot_) May 3, 2023
Le club a réagi par un communiqué un peu avant minuit: «Le Paris Saint-Germain condamne avec la plus grande fermeté les agissements intolérables et insultants d'un petit groupe d'individus. Quels que soient les différends, rien ne peut justifier de tels actes. Le Club apporte tout son soutien à ses joueurs, à son encadrement et à toutes les personnes concernées par ces comportements honteux.»
«Paris, c'est nous», a répondu l'écho de la rue, ce qui soulève une autre question: