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Akanji: «J'ai appris à jouer à tant de positions différentes»

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Manuel Akanji: «J'ai appris à jouer à tant de positions différentes»

Manuel Akanji, 28 ans, est sans doute le footballeur suisse le plus performant du moment. Pour la première fois depuis son triplé historique avec Man City la saison dernière, il évoque ses triomphes, sa famille, son coach Pep Guardiola, ainsi que les dernières contre-performances de la Nati, avant la rencontre face à Israël, ce mercredi 20h45 sur terrain neutre.
15.11.2023, 05:51
Etienne Wuillemin / ch media
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Manuel Akanji, nous pensions nous entretenir avec un défenseur, est-ce que nous nous sommes trompés? Vous enchaînez les buts depuis plusieurs matchs! D'abord avec la Nati contre la Biélorussie, puis contre Young Boys en Ligue des champions, et maintenant lors de vos matchs de Premier League...
Je ne suis pas un vrai buteur et je n'ai pas la réputation de marquer beaucoup (rires). Je dirais que j'ai eu de la chance ces derniers temps.

Cette année, vous avez remporté trois titres avec Manchester City: la Premier League, la FA Cup et la Ligue des champions. Quel moment vous a particulièrement marqué lors des festivités?
Le défilé à travers la ville. Il pleuvait, mais tout le monde s'en fichait, on voulait juste faire la fête. A un moment donné, nous sommes montés sur le bus, nous avons retiré nos t-shirts, c'était chaud (rires).

Akanji et Haaland sur le bus à impériale le jour de la parade.
Akanji et Haaland sur le bus à impériale le jour de la parade.Image: keystone

Comment se passe la vie de famille à Manchester?
Parfaitement bien, nous sommes très heureux ici. Nous habitons un peu à l'écart de la ville, nous n'allons au centre que de temps en temps.

Il y a trois semaines en Suisse, Pep Guardiola a prévenu que la saison de la confirmation serait encore plus difficile. Comment maintient-il cette soif de succès?
Ce n'est pas comme s'il nous en parlait chaque semaine. Il a évoqué ça une ou deux fois pendant la préparation et peut-être avant le premier ou le deuxième match de la saison. Nous savons que nous devons être performants à chaque rencontre, qu'il ne s'agit que de gagner. Je ne pense pas que les joueurs se disent «Attention, nous avons réussi le triplé, nous devons maintenant faire attention à ceci ou à cela».

Fin septembre/début octobre, Manchester City a perdu trois fois de suite sur sol anglais. Contre Wolverhampton et Arsenal en Premier League et face à Newcastle en Coupe de la ligue anglaise. Est-ce que cela était déjà considéré comme une crise?
On n'a pas parlé de crise. Mais c'est clair qu'après chaque défaite, il n'y a pas vraiment une bonne ambiance dans le vestiaire. Et quand cela arrive trois fois de suite, la déception est grande, bien sûr. Le point positif, c'est qu'entre-temps, nous avons fait une bonne performance en Ligue des champions à Leipzig. Cela a augmenté notre confiance. Arsenal est un adversaire redoutable, il peut arriver que l'on perde une fois, même si ce n'est pas ce que nous voulons. Plus tard, la réaction a été bonne, avec des victoires en championnat et contre Young Boys.

Manuel Akanji à Berne avec son équipe de Manchester City.
Manuel Akanji à Berne avec son équipe de Manchester City.Image: KEYSTONE

Au cours des 14 mois passés au club, quelle évolution avez-vous connu, à titre personnel?
C'est une expérience positive. Dans cette équipe, et avec ce staff, chacun a tellement à apprendre. Je l'ai constaté moi-même cette année, j'ai appris à jouer à tant de positions différentes, alors que je n'en avais pas l'habitude auparavant. En fin de saison dernière, je jouais presque à un poste différent à chaque match - je me sentais quand même à l'aise et j'ai aussi réussi à atteindre une certaine constance pour réaliser de bonnes performances sur le long terme. Autre point important: plus on vieillit, plus on apprend à connaître son corps. J'ai pu jouer l'année dernière sans blessure. J'espère que cela va continuer, je fais tout pour ça. Enfin, sur le plan footballistique, quand tu es sollicité comme ça tous les jours à l'entraînement, par tes coéquipiers et l'entraîneur, cela te fait automatiquement évoluer. Tu as envie de t'améliorer chaque jour et tu apprends de tes coéquipiers.

Qu'est-ce qui caractérise Pep Guardiola au quotidien?
Il est très... Je ne trouve pas le mot, ici on dirait «demanding».

Exigeant?
Exactement! Je suis presque plus à l'aise en anglais maintenant (rires). Il est très exigeant avec nous. Il sait ce dont nous sommes capables, c'est pourquoi il attend beaucoup de nous. Dès que quelque chose ne va pas, il en parle directement avec le groupe. Il analyse très bien nos adversaires et nous prépare au mieux à relever les défis.

C'est aussi le cas face à Young Boys? Est-ce qu'un match contre YB signifie la même chose qu'une rencontre face à United?
Un derby contre United, c'est encore autre chose. Tu vas là-bas, l'ambiance est particulière. Mais un match contre YB ne se prépare pas différemment d'une rencontre contre Brighton par exemple. Guardiola n'aborde jamais un match en sous-estimant l'adversaire ou en se disant: «On va gagner facilement». Il prend chaque rencontre au sérieux.

Manuel Akanji aux consignes auprès de son entraîneur lors de la finale de la Ligue des champions.
Manuel Akanji aux consignes auprès de son entraîneur lors de la finale de la Ligue des champions.Image: keystone

Cette saison, vous avez déjà occupé plusieurs fois le poste de milieu de terrain. Allons-nous revoir ça plus souvent?
On verra! Je ne peux pas vous le dire, même si je le voudrais. Ce sont des décisions tactiques que nous regardons match après match. Moi-même je ne sais pas toujours ce qu'il prévoit pour moi (rires).

C'est comme ça qu'on tient un joueur en haleine!
Exactement.

Comment voyez-vous l'évolution de notre équipe nationale? Il y a eu quelques déceptions récemment.
Cela peut parfois arriver, on peut traverser une moins bonne période. Nous avons quand même eu de bons matchs auparavant. Le plus important, c'est que nous nous concentrions sur les trois rencontres à jouer en novembre. Nous ne pouvons pas changer ce qu'il s'est passé. Nous pouvons uniquement apprendre de nos erreurs. Nous avons définitivement encaissé trop de buts, une chose à laquelle nous ne sommes pas habitués. Nous devons à nouveau mieux défendre en équipe, ce n'était pas assez bon lors des dernières sorties.

Manuel Akanji a rejoint la sélection ce lundi à Bâle au lendemain du match nul fou 4-4 contre Chelsea.
Manuel Akanji a rejoint la sélection ce lundi à Bâle au lendemain du match nul fou 4-4 contre Chelsea.Image: KEYSTONE

Vous avez récemment déclaré: «Je me souviens d'une époque où il était difficile de marquer contre nous». Nous avons perdu cette qualité, et à cela s'est ajoutée la déclaration malheureuse de Murat Yakin, celle disant qu'il n'était pas nécessaire de se préparer défensivemment contre un adversaire comme la Biélorussie. Comment percevez-vous tout cela?
Nous abordons ce genre de match en nous préparant à ne pas encaisser de but. Notre objectif est toujours de tenir le score. Et quand tout va bien, nous essayons de marquer tôt, ce qui rend les choses un peu plus faciles, puis nous cherchons à creuser l'écart. Nous avons effectivement pris l'avantage contre la Biélorussie, mais nous avons ensuite encaissé trois buts. Et ce n'est pas comme si les trois étaient survenus de la même manière - ils sont tous différents. On peut toujours encaisser un but, mais en prendre trois à domicile contre la Biélorussie, et être mené de deux buts, ce n'est pas acceptable.

Comprenez-vous qu'après trois rencontres où il y a eu des déceptions - le 2-2 contre la Roumanie, même chose face au Kosovo, avec à chaque fois des buts encaissés dans les arrêts de jeu, puis ce même 3-3 contre la Biélorussie - le sélectionneur soit remis en question?
Ce n'est pas à moi de m'occuper de ces discussions dans les médias. Mon travail, c'est de faire en sorte que la prochaine fois, je sois le plus performant possible sur le terrain. Ce qu'il se passe autour du sélectionneur, je ne peux l'influencer que par ma performance. J'essaie toujours de donner le meilleur de moi-même.

Adaptation en français: Romuald Cachod.

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Matthias Aebischer est journaliste. Il est connu en Suisse alémanique pour avoir été le présentateur du téléjournal et d'autres émissions de la SRF dans les années 2000. Âgé de 56 ans (si, si!), il est conseiller national depuis 2011.
source: sda / alessandro della valle
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