Parmi les images récurrentes de ces JO 2024 figurent celles de ces athlètes qui ont triomphé et qui, une fois sur le podium, mordent leur médaille à pleines dents. Une tradition qui, au fil des Jeux olympiques, est devenue un rituel quasi incontournable devant les caméras et les appareils photos, comme l’ont notamment fait Simone Biles et ses coéquipières gymnastes. Mardi 6 août, c'est Zhou Yaqin, médaillée d’argent à l’épreuve de la poutre, qui est devenue virale en croquant timidement dans la sienne, pour imiter les Italiennes Alice D’Amato et Manila Esposito.
Même durant les Jeux de Tokyo en 2021, le Covid-19 et l'obligation de porter un masque n'ont pas empêché les athlètes de s'adonner à la coutume, dont personne ne connaît exactement l'origine. Ce geste symbolique n'est d'ailleurs pas sans danger, puisque le lugeur allemand David Möller (qui porte bien son nom), médaillé d’argent aux JO de Vancouver de 2010, s'y était cassé un morceau de dent. Les organisateurs de Paris 2024 ont néanmoins pensé à tout, puisque le village olympique dispose d'une clinique dentaire ouverte 24h/24 avec 60 spécialistes et des services gratuits pour tous les athlètes.
Plusieurs hypothèses pourraient expliquer cette tendance à mordiller la médaille durement gagnée. On parle souvent de la quatrième place du podium comme étant la médaille en chocolat. Dès lors, il est possible que le fait de mordre dans sa médaille soit un moyen de se rassurer et de contrôler qu'il s'agit bien d'un objet en métal.
De plus, de tout temps, des commerçants de l'Antiquité aux chercheurs d'or de la conquête de l'Ouest, il était de coutume de mordre dans une pièce ou une pépite d'or pour s'assurer de l'authenticité du butin. En effet, l'or est un métal mou qui se déforme sous une légère contrainte et laisse une marque lorsqu'il est rongé. On peut toutefois affirmer sans se tromper que les champions olympiques ne mordent pas dans leur médaille afin d'en vérifier la pureté, puisque le Comité international olympique (CIO) a cessé d’attribuer des médailles en or pur depuis 1912.
Alors pourquoi les vainqueurs olympiques mordent-ils encore leurs médailles? Eh bien tout simplement parce que les photographes le leur demandent. David Wallechinsky, président de la Société internationale des historiens olympiques, l'a même déclaré sur CNN:
C'est donc manifestement une tradition transmise d'année en année par les photojournalistes à la recherche de LA photo qui peut faire la une du lendemain.