On n'a vu que lui, samedi soir lors du match entre l'équipe de France et la Nouvelle-Zélande (30-29). D'abord parce que Louis Bielle-Biarrey a inscrit un superbe essai après une course folle (sa vitesse de pointe atteint les 35 km/h), ensuite parce que l'ailier bordelais arborait un casque rouge qui détonait avec celui de ses coéquipiers.
Ce casque rouge n'est d'ailleurs pas seulement un équipement de protection pour le rugbyman français. Louis Bielle-Biarrey (21 ans) y est très attaché, il l'adore depuis qu'il est enfant et n'hésite jamais à le porter en équipe de France et en Coupe d'Europe, où il est encore autorisé à le faire. Ce n'est plus le cas dans le championnat de France:
Lorsqu'il joue avec son club de Bordeaux, Bielle-Biarrey doit donc porter un casque blanc.
«Les dirigeants ont décidé que ce serait une bonne idée, moi je ne suis pas du tout convaincu», a déploré le jeune joueur, qui fêtait ce samedi sa 13e sélection déjà en équipe de France.
Ce que regrette Bielle-Biarrey, c'est de ne pas avoir eu le choix. «Ces casques colorés faisaient aussi partie de la personnalité de certains joueurs, défendait récemment l'international dans L'Equipe. Je pourrais encore mettre le rouge mais ça coûterait cher au club, qui devrait payer des amendes. Je ne suis pas bête à ce point. Ce n'est pas dramatique mais c'est vraiment dommage. Personne ne comprend cette règle. Heureusement, j'ai la chance de pouvoir encore le mettre pour les matchs avec l'équipe de France et en Coupe d'Europe.»
Sous l'article du média français, plusieurs internautes ont déploré l'interdiction du casque rouge de Bielle-Biarrey. «Il y aurait d’autres sujets plus important que la couleur du casque. Ça vire à l’absurdité», écrit l'un d'eux, tandis qu'un autre suggère une adaptation capillaire:
Autre option: signer à Toulon ou Toulouse, dont les maillots sont rouges, mais on doute que ce soit le projet d'un joueur arrivé à Bordeaux en tant qu'espoir en 2021 et qui a, depuis, gravi tous les échelons jusqu'en équipe de France.
Louis Bielle-Biarrey devra donc accepter de laisser son casque fétiche au vestiaire pendant le championnat et si certains déplorent la rigidité du règlement, d'autres la comprennent. D'abord parce que dans la plupart des sports, les athlètes doivent adapter leur équipement aux couleurs de leur club et qu'il n'y a pas de raison que le rugby fasse exception. Ensuite parce que les diffuseurs paient cher la retransmission des matchs, et qu'ils ont peut-être envie que l'oeil des téléspectateurs ne soit pas «perturbé» par un objet dont la couleur se détache des maillots blancs ou noirs.