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Saut à ski: pourquoi Simon Ammann ne prend pas sa retraite

Simon Ammann: «Je n’ai pas encore trouvé ma nouvelle passion».
Simon Ammann: «Je n’ai pas encore trouvé ma nouvelle passion».Image: Gian Ehrenzeller/CLÉ

Voici pourquoi Simon Ammann ne prend pas sa retraite

Le sauteur de 42 ans s'est exprimé sur la suite de sa carrière. Il évoque les JO de Milan-Cortina et explique pourquoi il est si difficile de ranger les skis.
11.03.2024, 06:0111.03.2024, 08:33
Ralf Streule
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Simon Ammann ne fait plus partie des meilleurs sauteurs à ski. Sa 27e saison de Coupe du monde est contrastée. Il connaît des hauts et des bas loin des podiums. Tantôt il n'effectue pas de second saut, tantôt il décroche quelques points, comme il l'a fait à plusieurs reprises en début de saison.

L'essentiel est ailleurs. Ammann vole. Il fait ce qu'il aime et n'a plus à justifier ses moins bons résultats. Pourtant, à l'issue de la saison, nous voudrons à nouveau entendre ses explications. Et la question de la retraite reviendra, inéluctablement.

Surtout depuis que le Japonais Noriaki Kasai, 51 ans, est revenu sur le circuit de la Coupe du monde, tout en réussissant à marquer de précieux points.

Les JO de 2026 sont «irréalistes», mais restent un «rêve»

Que fera Ammann après la saison? Il vient de donner quelques indications sur le site de Swiss Olympic. Même si le Saint-Gallois n'est pas connu pour ses réponses claires, sa réflexion semble montrer qu'il fera tout pour prendre part aux Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026.

Il émet d'abord des réserves («Je ne pense pas que ce soit réaliste»), mais redonne très vite espoir à ses fans («Je ne fais plus de projets, mais revivre les Jeux olympiques en Europe, ce serait un rêve»). L'envie se fait sentir («Milan serait particulièrement propice à l’épanouissement, ce serait l’occasion de m’investir à nouveau pleinement»), avant de déchanter.

«Par rapport à ma forme actuelle, je ne m'y attends pas»
Simon Ammann

Tout ceci paraît néanmoins encore loin. Pour l'heure, d'autres échéances sont beaucoup plus proches. Comme l'étape de Planica en mars, l'un des lieux préférés du Suisse. Peut-être qu'après la Slovénie, sa réflexion aura encore évolué.

Simon Ammann
Simon Ammann en action à Planica la saison dernière.Image: keystone

«J'aurai peut-être bientôt une nouvelle passion»

Si Ammann laisse entendre qu'il poursuivra au moins pour une saison supplémentaire, c'est aussi parce qu'il peine à envisager la suite. Il ne trouve pas cette autre passion qui pourrait le mener hors des tremplins.

«Ces dernières années, j’ai accompagné différents projets, essayé de nouvelles choses, mais je n’ai pas encore trouvé ma nouvelle passion. La recherche continue. Je terminerai bientôt mes études en gestion d’entreprise, ce qui m’ouvrira de nouvelles portes. J’aurai peut-être bientôt une idée, un projet professionnel qui m’absorbe et me captive autant que le saut à ski à l’heure actuelle. Les progrès de l’intelligence artificielle, par exemple, me fascinent.»
Simon Ammann

Pour Swiss Olympic, Ammann explique à quel point les Jeux olympiques peuvent être grandioses et passionnants. Tant pis si la préparation est parfois épuisante.

«J’ai besoin de cet aspect unique qui caractérise les Jeux, de cette étoile rare que l’on ne voit que tous les quatre ans, pour mettre tout mon être, toute ma concentration et toute mon énergie au diapason d’une compétition. (...) Il faut du temps, généralement des mois, pour que de nouveaux objectifs, de nouveaux rêves, de nouvelles énergies apparaissent. Jusqu’à ce qu’un nouveau souffle olympique vienne te happer.»
Simon Ammann

«Ma coiffure était souvent aussi ébouriffée que ma vie intérieure»

Le sauteur a tout connu ou presque durant sa carrière. Il a connu d'immenses succès en 2002 à Salt Lake City, lorsqu'il remportait deux médailles d'or aux Jeux. Il a ensuite vécu des «années mouvementées, parfois émaillées de crises». Sa tête décoiffée reflétait quelque peu sa vie intérieure.

Ammann n'a regardé ses sauts victorieux que beaucoup plus tard. Car ce sont «des moments profonds». Tout cela le submerge: «C'était un peu trop».

Simon Ammann (à droite) en compagnie de Noriaki Kasai, 51 ans. Les deux sauteurs ont dépassé les 500 concours en Coupe du monde.
Simon Ammann (à droite) en compagnie de Noriaki Kasai, 51 ans. Les deux sauteurs ont dépassé les 500 concours en Coupe du monde. Image: Tadeusz Mieczynski/Freshfocus

Récemment, Ammann, dit «Harry Potter», a participé à sa 500e Coupe du monde. Mais ce ne sont pas les chiffres et les records qui le motivent. Même une huitième participation olympique? Ce serait évidemment un record. Seuls le sauteur Noriaki Kasai et une patineuse de vitesse allemande, Claudia Pechstein, ont participé autant de fois aux JO. Mais étonnamment, cela ne l'intéresse guère.

«Ce n'est pas un moteur pour moi. Vraiment pas. Ce qui est important, c'est l'amour du saut à ski, la joie de plonger et de s'envoler»
Simon Ammann

Dans cette énigme, il n'y a qu'une seule certitude. En 2038, année durant laquelle la Suisse pourrait accueillir les Jeux olympiques, Simon Ammann ne s'élancera pas du haut du tremplin. Le contexte est différent pour les années à venir, jusqu'à Milan-Cortina. Car la passion est toujours là, et que rien ne semble pouvoir remplacer le saut à ski.

Qu'en est-il de la relève, la sienne? «Ma femme et moi disons toujours avec un clin d’œil: nous encourageons tout chez nos trois enfants, sauf le saut à ski. Car un jour, je veux vraiment laisser derrière moi toute cette vie de sauteur».

Alexeï Navalny (1976-2024)
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Alexeï Navalny (1976-2024)
Navalny assiste à une audience au tribunal de la ville de Moscou, à Moscou, Russie, le 30 mars 2017.
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Sur quelle surface se jouera la finale de Coupe de Suisse?
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