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Ski: une offre à 400 millions d'euros secoue le Cirque blanc

Une offre à 400 millions d'euros secoue le Cirque blanc

Le président de la Fédération internationale de ski (FIS) a rejeté une offre de 400 millions d'euros liée aux droits. Les athlètes, dont Marco Odermatt et Lara Gut-Behrami, lui ont écrit une lettre incendiaire, l'invitant à mieux étudier cette proposition, ce qui a forcé l'instance à réagir publiquement. On fait le point sur cette affaire.
11.12.2024, 16:5611.12.2024, 17:05
Timo Rizzi
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Le fonds de capital-investissement CVC a fait une offre à la Fédération internationale de ski. Il souhaite démarrer une collaboration le plus tôt possible et investir 400 millions d'euros dans la commercialisation des droits TV et marketing, en échange d'une participation de 20% dans la future société qui chapeautera la centralisation.

Le président de la FIS, Johan Eliasch, a rejeté cette proposition. Le dirigeant suédo-britannique a ciblé depuis longtemps une collaboration avec l'entreprise Infront, afin de mettre en place cette centralisation des droits dont tout le monde parle depuis des mois. Or son refus provoque un mécontentement général dans le milieu du ski. Dix membres du Congrès de la FIS et 59 skieurs ont donc envoyé une lettre incendiaire à Eliasch.

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Johan Eliasch, président controversé de la FIS.image: Keystone

Des stars comme Marco Odermatt, Lara Gut-Behrami et Mikaela Shiffrin ont signé ce document, à l'heure où les athlètes se plaignent depuis un certain temps déjà du faible montant des primes. Selon Blick, qui a pu consulter la lettre, Eliasch est invité par les acteurs du Cirque blanc à entamer un dialogue constructif avec l'entreprise luxembourgeoise.

CVC n'est pas inconnu dans l'industrie du sport. La société a travaillé sur un modèle similaire de 2006 à 2017 en Formule 1, et a veillé à ce que quatre fois plus d'argent soit distribué aux différentes équipes. Elle a signé il y a peu un accord avec la Ligue 1 et a été proche d'investir dans la Bundesliga, avant que les supporters ne s'en mêlent.

Avec son concept, CVC aurait laissé à la FIS et aux fédérations nationales le plein contrôle sur les décisions sportives et réglementaires. Mais selon Eliasch, l'instance n'a pas besoin de ces moyens supplémentaires. Une réaction curieuse, car l'homme de 62 ans avait annoncé lors de sa prise de fonction que l'objectif était d'offrir des prix similaires à ceux du tennis.

Il en manque toutefois beaucoup. La saison dernière, Marco Odermatt a reçu 47'000 francs pour sa victoire en descente à Wengen. A titre de comparaison, un joueur éliminé au premier tour de Wimbledon empoche 60'000 livres sterling.

Le fait qu'Eliasch soit convaincu d'avoir déjà atteint de nombreux objectifs stratégiques dérange tout particulièrement les signataires de la lettre:

«Nous ne partageons pas l’avis selon lequel de nombreuses tâches esquissées dans la proposition de CVC ont déjà été accomplies dans le cadre de la stratégie globale de la FIS. Certes, il y a eu des améliorations dans le domaine numérique, mais dans la plupart des secteurs clés tels que le commerce, le marketing et le développement des produits, qui sont essentiels pour la croissance de notre sport, les progrès sont insuffisants.»

Lundi, des discussions ont apparemment eu lieu entre la FIS, les membres du Congrès et les fédérations nationales de ski. Le courrier semble donc avoir eu un impact. Ou du moins, il a forcé l'instance à réagir publiquement et à s'exprimer sur ce dossier particulièrement bouillant depuis quelques jours...

La FIS se dit «bien capitalisée»

«La lettre laisse entendre que l'offre de CVC a été rejetée sans examen approprié parce que la FIS poursuit déjà la centralisation des droits médiatiques internationaux en collaboration avec l'entreprise Infront. Cette affirmation est fausse», a déclaré la FIS.

«La proposition de CVC n'avait rien à voir avec la centralisation des droits médiatiques et de retransmission», poursuit le communiqué. «Il s'agissait d'une proposition d'investissement pour la création d'une joint-venture pour la gestion de tous les droits commerciaux liés à la FIS et à ses fédérations membres». Le processus en cours avec Infront n'empêcherait donc pas une telle collaboration.

La FIS, explique-t-elle, n'a pas rejeté la proposition de CVC. Elle aurait cependant souligné qu'elle était actuellement «bien capitalisée» et qu'elle n'avait pas besoin de moyens supplémentaires pour mettre en œuvre son plan stratégique. Le projet de CVC n'aurait pas reçu de détails essentiels.

(ats)

Or les déclarations de la Fédération internationale de ski n'ont semble-t-il pas convaincu. Une deuxième lettre vient d'être adressée à Johan Eliasch et à toute l'organisation, après des discussions entre CVC et les principaux acteurs du Cirque blanc, à savoir les skieurs. Nul doute qu'il y aura encore de nombreux rebondissements dans cette affaire ces prochains jours.

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