Quand la marque de ski Head invite la presse à Sölden, pour son rendez-vous annuel de début de saison, c'est à chaque fois le show. Un film promotionnel avec les skieurs dans leurs œuvres, la musique à coin et même des portraits version BD des athlètes, affichés au mur.
Dans ce tumulte, les sportifs, eux, restent sages. C'est le cas de Lara Gut-Behrami. Mais un détail frappe chez la Tessinoise: contrairement aux autres skieurs, elle ne porte pas de casquette.
Ce couvre-chef, c'est pourtant le support habituel et idéal pour mettre en avant le sponsor principal (le plus lucratif de tous), qui figure aussi sur les casques de course.
La saison passée encore, Lara Gut-Behrami affichait «Ragusa» sur tous ses casques, casquettes ou bandeaux chaque fois qu'elle se présentait en public. Alors, le contrat entre la star et la célèbre marque de chocolat a-t-il été rompu? «Oui», confirme Jérôme Krieg, responsable de la communication de l'équipe féminine suisse.
La raison de cette séparation n'a pas (encore) été communiquée. Autant dire qu'il est surprenant de voir une vedette de la trempe de Lara Gut-Behrami skier sans sponsor casque...
Mais, en même temps, la Tessinoise de 33 ans n'a jamais été très conventionnelle. Ce n'est pas au crépuscule de sa carrière qu'elle va commencer à le devenir.
Et puis, la lauréate de la dernière Coupe du monde a d'autres problèmes à régler ces jours. Avant cette première course de la saison, samedi à Sölden (un slalom géant), elle n'est pas à 100% physiquement.
Sa blessure au genou lors d'un entraînement en Amérique du Sud cet été s'est avérée plus grave que prévu. Conséquence? La skieuse de Comano a été contrainte de faire une pause de deux semaines, le mois dernier. Et alors qu'elle espérait rechausser ses lattes, elle a dû rester une semaine supplémentaire cloîtrée à la maison. La faute à une méchante grippe, qui lui a complètement coupé l'appétit.
Et si celle-ci fait défaut, il sera difficile, pour la Suissesse, de retrouver rapidement sa rage de vaincre. Avant ce géant de Sölden, son état d'esprit ne semble, d'ailleurs, pas être celui d'une skieuse obnubilée par la victoire:
Ce n'est peut-être qu'une langue de bois délibérée. Personne n'aime jouer cartes sur table avant la saison. Mais chez Lara Gut-Behrami, on sent aussi qu'elle n'a plus besoin de jouer au poker. «Il y a tellement de belles choses dans ma vie qu'il serait en quelque sorte triste de croire que les courses de ski sont tout ce qui compte dans la vie», philosophe-t-elle.
Il a toutefois fallu du temps à la Tessinoise pour arriver à cette conclusion. Après avoir remporté le classement général de la Coupe du monde pour la deuxième fois en mars dernier, elle déclarait:
On espère pour elle que Lara Gut-Behrami retrouvera au plus vite toutes ses capacités physiques et son moral. Pour un petit remontant sucré, elle devra toutefois désormais trouver un autre chocolat.
Traduction et adaptation en français: Yoann Graber