Course automobile et animaux ne font décidément pas bon ménage. Au Canada, où les marmottes pullulent près du circuit Gilles-Villeneuve, Lewis Hamilton en a tragiquement écrasé une ce week-end, tans dis qu'au Mans, la BMW n°31 a été contrainte à l'abandon après avoir heurté un lapin.
Mais ce sont d'autres créatures, les mouches, moucherons et autres moustiques, qui ont le plus fait parler d'elles durant les mythiques 24 Heures.
Il faut dire que les insectes sont omniprésents depuis quelques jours dans l’Ouest de la France. «Des nuées de pucerons ailés envahissent villes et campagnes», résumait en ce sens Ouest-France, trois jours avant le départ de l'épreuve comptant pour le Championnat du monde d'endurance.
Le circuit de la Sarthe n’a pas échappé à cette invasion, au grand dam des pilotes qui, malgré leur expérience et leur habitude des pare-brises marqués par la saleté et les impacts d'insectes, ont été particulièrement gênés en piste en raison du manque de visibilité.
Ils ont ainsi été nombreux à s'en plaindre, à commencer par le Suisse Sébastien Buemi, 16e au volant de la Toyota numéro 8, à sept tours de la Ferrari numéro 83, victorieuse cette année.
«On a vu ça à la journée de test, c'était incroyable», a d'abord fait savoir le Vaudois à ICI Maine, en marge des essais qualificatifs. «Tu sors des stands, tu arrives à la première ligne droite des Hunaudières, tu ne vois plus rien à travers ton pare-brise», a-t-il ajouté.
Sébastien Buemi a également précisé que le pic des moucherons coïncidait avec un moment critique en termes de visibilité: la phase où le soleil est rasant avant de se coucher: «Ça monte en folie en fin d'après-midi. Ça atteint le pic vers les 20h30 ou 21 heures et après ça, 22 heures, c'est terminé». Heureusement, des nuages sont apparus samedi en fin de journée, offrant aux pilotes, lancés à plus de 300 km/h, un certain confort visuel.
Mais «si tu tombes derrière un pilote qui perd un peu d'huile et que tu as ça sur le pare-brise», ça peut vite devenir «difficile», a poursuivi le pilote de Formule E, tout en soulignant que la situation était la même pour «tout le monde».
En effet, les essuie-glaces n'y changent pas grand-chose, et les arrêts sont programmés en moyenne tous les douze tours, quelle que soit l'écurie. Or en cette fin de semaine, la visibilité était grandement détériorée dès quatre ou cinq tours après la sortie des stands.
La clarté au volant n'est toutefois pas le seul problème causé par cette invasion. «Il y a aussi un autre aspect. Les moucherons s'infiltrent dans tout le conduit d'aération, la boîte à air et le filtre à air. Au fur et à mesure du temps, on perd en performance», a expliqué Paul Lafargue, pilote IDEC Sport en catégorie LMP2, dont l'équipe n'a pas réussi à tenir la cadence sur 24 heures.
La faute aux moucherons? Certainement pas. Une roue perdue a obligé l'écurie à mettre la flèche.