Sport
Ski de fond

En Valais, la double vie de Sophia Laukli

L'Américaine Sophia Laukli mène une double carrière. D'un côté le ski de fond, de l'autre le trail running.
Elle excelle en ski de fond l'hiver et domine en trail l'été. Son nom? Sophia Laukli.image: keystone

Sophia Laukli, l'athlète qui mène une double vie

La Coupe du monde de ski de fond faisait étape ce week-end à Goms, en Valais. Laukli, star montante de la discipline, était évidemment de la partie. Elle retrouvait un canton où elle a brillé, il n'y a pas si longtemps encore, dans un autre sport: le trail running.
30.01.2024, 11:4330.01.2024, 16:03
Plus de «Sport»

L'Américaine Sophia Laukli est en forme en ce début d'année. Vainqueur pour la toute première fois en Coupe du monde, lors de la mythique dernière étape du Tour de ski en haut de l'Alpe Cermis, elle était encore à l'avant dimanche à Goms (VS), à l'occasion de la mass-start skate de 20 kilomètres remportée par sa compatriote Jessie Diggins.

Laukli, un temps troisième lorsque les choses se sont accélérées, jouait le podium jusqu'à ce que la Suissesse Nadine Faehndrich ne place une attaque dévastatrice, dans la montée précédant le retour sur le site de départ/arrivée.

Finalement, l'Américaine, qui possède également la nationalité norvégienne (de par son père), s'est classée 5e dans la vallée de Conches, à sept secondes de la Lucernoise, remarquable troisième. Elle aurait pourtant aimé s'imposer, pour se rappeler au bon souvenir de sa victoire en trail running sur Sierre-Zinal, il y a moins de six mois dans les Alpes valaisannes.

Sur les pistes de ski l'hiver et les sentiers de trail l'été

Sophia Laukli n'est pas une fondeuse comme les autres. A 23 ans, outre ses huit Top 10 en Coupe du monde, elle détient un palmarès fourni dans l'autre discipline, celle qu'elle pratique l'été. Il y a ce succès sur Sierre-Zinal donc, devant deux Kényanes et à moins de cinq minutes du record de l'épreuve. Le tout, pour sa première participation.

Mais «la course des cinq 4000» n'est pas la seule à remplir l'armoire à trophées. La saison 2023 de trail running de Sophia Laukli fut une réussite, puisqu'on note une victoire au Marathon du Mont-Blanc, un succès sur la célèbre ascension de Pikes Peak et une deuxième place sur la DoloMyths Run.

Ces courses faisant toutes partie de la Golden Trail World Series, un circuit mondial de trail running et de sky running, c'est de manière tout à fait logique qu'elle a remporté l'an dernier le classement général de la compétition, devant la Suissesse Judith Wyder.

Le ski de fond avant tout

Sophia Laukli est venue tardivement au trail running en compétition. Un peu par hasard à vrai dire, suite à un défi entre amis. Les résultats ont vite suivi, il faut dire que la course à pied fait partie intégrante de sa préparation estivale pour la saison de ski. Et ce, depuis longtemps.

«J’ai toujours couru en montagne pour le ski. Et lorsque je vivais en Alaska, je participais à des petits trails, juste comme ça. Des opportunités sont arrivées»
Sophia Laukli à l'AFP

Aujourd'hui, son palmarès en courant est plus conséquent que sur les lattes. Pourtant, le fond reste sa priorité numéro un.

«J’ai beaucoup réfléchi à l’équilibre entre ces deux sports, parce qu’aujourd’hui je suis meilleure en trail. Le ski possède plus de densité, c’est un sport olympique, avec une seule fédération internationale, un seul circuit. Le ski demande un processus plus long pour atteindre le sommet de la pyramide. Je veux me mettre en position de l’atteindre. Et avoir ce rêve olympique, c’est unique. On n’a pas ça en trail.»
Sophia Laukli à l'AFP

Cette saison, elle s'implique d'ailleurs à 100% dans la Coupe du monde de ski, et c'est une première pour elle en raison de son jeune âge. «J'ai vraiment hâte de m'engager pleinement sur le circuit de la Coupe du monde, du moins, c'est l'objectif», confessait-elle à l'un de ses équipementiers avant les premières courses de l'hiver.

Une «petite» ambitieuse

Sophia Laukli, c'est d'abord un gabarit de poche, lui permettant de faire la différence en montée. Pas étonnant donc qu'elle se soit imposée en haut de l'Alpe Cermis début janvier sur les skis, et lors de trails aux profils similaires: des distances courtes avec un fort dénivelé.

Sophia Laukli à l'Alpe Cermis
Sophia Laukli à l'arrivée à l'Alpe Cermis.Image: keystone

Néanmoins, l'Américaine souhaite devenir plus polyvalente en ski de fond, afin de briller sur toutes les courses de distance – pas uniquement les montées sèches.

«A plus long terme, je veux m'améliorer et devenir une fondeuse polyvalente à l'horizon 2026 (pour les Jeux). Mais probablement que le sprint ne sera jamais fait pour moi (en raison de son gabarit)»
Sophia Laukli à l'un de ses équipementiers

Après Goms, la Coupe du monde de ski de fond fera étape en Amérique du Nord, d'abord à Canmore au Canada puis à Minneapolis aux Etats-Unis. Chez Laukli certes, mais surtout, sur les terres de la star mondiale Jessie Diggins. «Je suis vraiment motivé pour les courses nord-américaines prévues en février et j'espère y obtenir d'excellents résultats», annonçait clairement Sophia Laukli il y a peu.

Puis, viendra lentement le temps de la saison estivale. Qui sait, l'Américaine s'alignera peut-être encore en Valais, afin de conserver son titre sur Sierre-Zinal. Si elle y parvient, cela se fera de manière naturelle. Par plaisir, loin devant ses concurrentes, sans qu'un entraîneur ne lui ait imposé un quelconque plan d'entraînement. Car, pour elle, le trail vient après le ski de fond, et non pas l'inverse.

Les agriculteurs allemands manifestent à Berlin
1 / 7
Les agriculteurs allemands manifestent à Berlin
Des milliers de tracteurs devant la Porte de Brandenbourg.
source: sda / clemens bilan
partager sur Facebookpartager sur X
Ils surfent avec des dauphins
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Une mésaventure a plombé les chances de ce sauteur suisse
Gregor Deschwanden a vécu une galère «qui n'arrive qu'une fois dans une carrière», ce samedi lors du concours de Sapporo.

Gregor Deschwanden réalise une très bonne saison de Coupe du monde. Le sauteur obwaldien a déjà terminé 18 fois dans le top 10 cet hiver et espérait bien être aussi régulier lors du concours de Sapporo ce week-end. Mais un incident pour lequel il n'est absolument pas responsable l'a pénalisé.

L’article