L'Américaine Sophia Laukli est en forme en ce début d'année. Vainqueur pour la toute première fois en Coupe du monde, lors de la mythique dernière étape du Tour de ski en haut de l'Alpe Cermis, elle était encore à l'avant dimanche à Goms (VS), à l'occasion de la mass-start skate de 20 kilomètres remportée par sa compatriote Jessie Diggins.
Laukli, un temps troisième lorsque les choses se sont accélérées, jouait le podium jusqu'à ce que la Suissesse Nadine Faehndrich ne place une attaque dévastatrice, dans la montée précédant le retour sur le site de départ/arrivée.
The World Cup leader Jessie Diggins🇺🇸 triumphs over a formidable Frida Karlsson 🇸🇪
— FIS Cross-Country (@FISCrossCountry) January 28, 2024
Fantastic 3rd place, and 2nd distance podium in the World Cup for Nadine Faehndrich, shining in front of her own crowd 💥🇨🇭
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Finalement, l'Américaine, qui possède également la nationalité norvégienne (de par son père), s'est classée 5e dans la vallée de Conches, à sept secondes de la Lucernoise, remarquable troisième. Elle aurait pourtant aimé s'imposer, pour se rappeler au bon souvenir de sa victoire en trail running sur Sierre-Zinal, il y a moins de six mois dans les Alpes valaisannes.
Sophia Laukli n'est pas une fondeuse comme les autres. A 23 ans, outre ses huit Top 10 en Coupe du monde, elle détient un palmarès fourni dans l'autre discipline, celle qu'elle pratique l'été. Il y a ce succès sur Sierre-Zinal donc, devant deux Kényanes et à moins de cinq minutes du record de l'épreuve. Le tout, pour sa première participation.
Sophia Laukli and Philemon Kiriago claimed the crowns as the 50th edition of Sierre-Zinal ushered in a new generation of winners ⬇️
— World Athletics (@WorldAthletics) August 12, 2023
Mais «la course des cinq 4000» n'est pas la seule à remplir l'armoire à trophées. La saison 2023 de trail running de Sophia Laukli fut une réussite, puisqu'on note une victoire au Marathon du Mont-Blanc, un succès sur la célèbre ascension de Pikes Peak et une deuxième place sur la DoloMyths Run.
Ces courses faisant toutes partie de la Golden Trail World Series, un circuit mondial de trail running et de sky running, c'est de manière tout à fait logique qu'elle a remporté l'an dernier le classement général de la compétition, devant la Suissesse Judith Wyder.
Sophia Laukli est venue tardivement au trail running en compétition. Un peu par hasard à vrai dire, suite à un défi entre amis. Les résultats ont vite suivi, il faut dire que la course à pied fait partie intégrante de sa préparation estivale pour la saison de ski. Et ce, depuis longtemps.
Aujourd'hui, son palmarès en courant est plus conséquent que sur les lattes. Pourtant, le fond reste sa priorité numéro un.
Cette saison, elle s'implique d'ailleurs à 100% dans la Coupe du monde de ski, et c'est une première pour elle en raison de son jeune âge. «J'ai vraiment hâte de m'engager pleinement sur le circuit de la Coupe du monde, du moins, c'est l'objectif», confessait-elle à l'un de ses équipementiers avant les premières courses de l'hiver.
Sophia Laukli, c'est d'abord un gabarit de poche, lui permettant de faire la différence en montée. Pas étonnant donc qu'elle se soit imposée en haut de l'Alpe Cermis début janvier sur les skis, et lors de trails aux profils similaires: des distances courtes avec un fort dénivelé.
Néanmoins, l'Américaine souhaite devenir plus polyvalente en ski de fond, afin de briller sur toutes les courses de distance – pas uniquement les montées sèches.
Après Goms, la Coupe du monde de ski de fond fera étape en Amérique du Nord, d'abord à Canmore au Canada puis à Minneapolis aux Etats-Unis. Chez Laukli certes, mais surtout, sur les terres de la star mondiale Jessie Diggins. «Je suis vraiment motivé pour les courses nord-américaines prévues en février et j'espère y obtenir d'excellents résultats», annonçait clairement Sophia Laukli il y a peu.
Puis, viendra lentement le temps de la saison estivale. Qui sait, l'Américaine s'alignera peut-être encore en Valais, afin de conserver son titre sur Sierre-Zinal. Si elle y parvient, cela se fera de manière naturelle. Par plaisir, loin devant ses concurrentes, sans qu'un entraîneur ne lui ait imposé un quelconque plan d'entraînement. Car, pour elle, le trail vient après le ski de fond, et non pas l'inverse.