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Italie-Angleterre: «Les tirs au but ne sont pas une loterie»

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Image: Keystone
Euro 2021

C'est prouvé, les tirs au but n'ont rien d'une loterie

Temps d'attente, âge des joueurs, statuts des tireurs, de multiples facteurs influencent le résultat d'une séance de tirs au but, selon une étude norvégienne. Les équipes les mieux préparées les utilisent à leur avantage pour réduire la part du hasard.
12.07.2021, 17:0413.07.2021, 10:10
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L'argument revient à chaque séance de tirs au but. «C'est une loterie», affirment en chœur joueurs et entraîneurs (surtout les vaincus). Cela n'a pas manqué durant l'Euro 2020, notamment lors des matchs de la Suisse face à la France et à l'Espagne. Battus en finale par les Italiens, les Anglais ont, eux aussi, dégainé la célèbre excuse.

A tort, si on en croit le scientifique norvégien Geir Jordet et ses collaborateurs: «Certes, il y a une part de hasard, mais ce n'est pas une loterie. C'est plutôt un jeu d'adresse et de psychologie. Ce n'est pas parce que les gens ne comprennent pas la psychologie impliquée qu'elle n'existe pas», explique-t-il dans L'Equipe.

Le scientifique souligne qu'il existe de nombreuses techniques, pour gérer au mieux la pression inhérente à cet exercice, et pour tenter de déstabiliser l'adversaire. A l'image de la décontraction de Giorgio Chiellini face à Jordi Alba. L'âge des joueurs, leur statut, leur manière de placer le ballon, le temps d'attente, tous ces facteurs ont une influence sur le résultat et peuvent donc être optimisés.

«Les meilleures équipes utilisent ces stratégies délibérément, alors que la plupart des autres laissent cela au hasard»
Geir Jordet, scientifique spécialiste des tirs au but

Pour corroborer ses propos, Geir Jordet a analysé plus de 700 séances de 1976 à aujourd'hui (Coupe du Monde, Euro et Champions League). Et les résultats sont fascinants:

  • Lorsqu'un joueur devient une star (notamment grâce à une récompense individuelle), il n'a plus que 65% de chances de marquer contre 89% quand il est «inconnu» du grand public.
  • Les footballeurs de plus de 23 ans ont davantage de risques d'échouer que leurs cadets.
  • Un joueur qui a une balle de match la convertit dans 92% des cas. En revanche, un joueur qui n'a pas le droit à l'erreur (par exemple Mbappé face à la Suisse) ne transforme sa tentative que dans 62% des cas.
  • Les équipes qui ont raté des tirs au but dans le passé ont plus de chance d'échouer à nouveau. Et ce, même si ce ne sont plus les mêmes joueurs.
  • Le premier tireur a 85% de chance de réussir son geste, contre à peine plus de 70% pour le quatrième tireur.

Une recherche qui aurait pu aider le sélectionneur anglais, Gareth Southgate, à mieux choisir ses tireurs:

Et on termine par un petit tacle sur Mbappé...

«J'ai déjà prouvé que plus vous êtes rapide dans l'exécution, plus le rendu est mauvais. Face à la Suisse, Pogba a mis 6,5 secondes, après le coup de sifflet de l'arbitre, avant de commencer à courir vers le ballon. Mbappé, quant à lui, a mis 0,2 seconde ! Il est peut-être le joueur le plus rapide du monde dans le jeu, mais cela ne l'aide pas sur des tirs au but...»
Geir Jordet, scientifique norvégien, dans L'Equipe
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