L'argument revient à chaque séance de tirs au but. «C'est une loterie», affirment en chœur joueurs et entraîneurs (surtout les vaincus). Cela n'a pas manqué durant l'Euro 2020, notamment lors des matchs de la Suisse face à la France et à l'Espagne. Battus en finale par les Italiens, les Anglais ont, eux aussi, dégainé la célèbre excuse.
A tort, si on en croit le scientifique norvégien Geir Jordet et ses collaborateurs: «Certes, il y a une part de hasard, mais ce n'est pas une loterie. C'est plutôt un jeu d'adresse et de psychologie. Ce n'est pas parce que les gens ne comprennent pas la psychologie impliquée qu'elle n'existe pas», explique-t-il dans L'Equipe.
Each kick is an individual act, but the shootout is a team event. Players' communication (verbal/non-verbal) is critical for the outcome! Expansively or intensely celebrating an individual goal increases the chance of the team ultimately winning. (12/13) https://t.co/92kBxb7x2U pic.twitter.com/60OFf52o3Z
— Geir Jordet (@GeirJordet) July 6, 2021
Le scientifique souligne qu'il existe de nombreuses techniques, pour gérer au mieux la pression inhérente à cet exercice, et pour tenter de déstabiliser l'adversaire. A l'image de la décontraction de Giorgio Chiellini face à Jordi Alba. L'âge des joueurs, leur statut, leur manière de placer le ballon, le temps d'attente, tous ces facteurs ont une influence sur le résultat et peuvent donc être optimisés.
Pour corroborer ses propos, Geir Jordet a analysé plus de 700 séances de 1976 à aujourd'hui (Coupe du Monde, Euro et Champions League). Et les résultats sont fascinants:
Une recherche qui aurait pu aider le sélectionneur anglais, Gareth Southgate, à mieux choisir ses tireurs:
Minimize additional pressure in an already extreme situation. Players entering at 119' to take a shot will experience more pressure, young or old. For those with little total tournament playing time, even more pressure is added (5/6) pic.twitter.com/kBvEdRsdMK
— Geir Jordet (@GeirJordet) July 12, 2021