Quand il était joueur, Nikolay Davydenko n'était pas connu pour ses prises de position ni sa personnalité. Le Russe (43 ans) était ce tennisman stoïque, sans vagues sur ni hors des courts, qui se contentait de (bien) faire son métier.
C'est pourtant lui qui a créé une grosse polémique, à la fin du mois dernier, à cause d'un avis bien tranché qu'il a exprimé publiquement, dans le média russe Match TV.
L'ex-numéro 3 mondial et vainqueur du Masters 2009 estime qu'il est injuste que les femmes gagnent autant que les hommes lors des tournois du Grand Chelem, comme c'est désormais le cas. La raison, selon lui? Les tenniswomen disputent moins de sets que leurs homologues masculins (les rencontres féminines se disputent en deux sets gagnants, celles des hommes en trois).
Si Davydenko met en avant la différence du nombre d'heures passées sur les courts, il pointe aussi celle de l'intensité du jeu, nettement moindre chez les femmes, selon lui. Le retraité (depuis 2014) donne un exemple:
Nikolay Davydenko a toutefois admis que «dans les tournois 250, 500, 1000, c'est possible (de rémunérer autant les femmes que les hommes)», car ils se jouent en deux sets gagnants chez les femmes comme chez les hommes.
Les propos du Russe suscitent un vif débat sur les réseaux sociaux. Et pour cause: la question de l'égalité salariale hommes-femmes est l'une des plus épineuses dans le tennis. Par le passé, de nombreuses joueuses et même certains joueurs (Andy Murray et Denis Shapovalov, notamment) ont plaidé pour cette égalité, peu importe le nombre de sets disputés.
Davydenko a ses soutiens parmi les internautes, mais d'autres sont indignés. C'est le cas de l'ex-tenniswoman française Marion Bartoli, lauréate de Wimbledon 2013, qui a sèchement répondu au Russe sur RMC Sport:
Depuis 2007, les quatre tournois du Grand Chelem appliquent une parfaite égalité salariale hommes-femmes quant au prize money. En 2024, le vainqueur et la lauréate de l'Open d'Australie – Jannik Sinner et Aryna Sabalenka – ont par exemple chacun touché 1,9 million d'euros.
Mais RMC Sport rappelle que «les écarts entre les joueurs et les joueuses sont encore élevés dans la plupart des tournois». Ceux-ci sont organisés par des instances différentes (ATP pour les hommes, WTA chez les femmes), tandis que les quatre tournois du Grand Chelem sont chapeautés par la Fédération internationale de tennis (ITF).
Les propos de Nikolay Davydenko risquent bien d'être encore intensément débattus dans les vestiaires, conférences de presse et travées de l'Open d'Australie, qui débute ce dimanche.