Plus on est de coaches, plus on va loin? De Carlos Alcaraz à Jessica Pegula en passant par Jannik Sinner, de nombreux joueurs présents en deuxième semaine à l'US Open ont fait le choix d'avoir plusieurs entraîneurs plutôt qu'un seul. «Je voulais qu'ils soient là tous les deux», a expliqué vendredi Pegula (4e mondiale), en référence à ses entraîneurs Mark Knowles et Mark Merklein. «Ils étaient là en 2024 et j'ai fait un très bon parcours à l'US Open», a argumenté la finaliste sortante.
Coup de pouce réel ou simple superstition, le résultat est là: l'Américaine a atteint les demi-finales du Grand Chelem new-yorkais pour la deuxième année d'affilée. Mais pour plusieurs joueurs, il s'agit avant tout d'une question logistique: avec des tournois 11 mois sur 12 aux quatre coins du globe, accompagner un membre du circuit professionnel se révèle être très exigeant pour un entraîneur.
C'est ce que font Gutierrez et Matt Reid avec De Minaur ou Juan Carlos Ferrero et Samuel Lopez avec Carlos Alcaraz. Parfois, ce sont des problèmes administratifs qui viennent compliquer l'équation, à force de franchir chaque semaine des frontières.
Cette année, le Français Adrian Mannarino a ainsi été accompagné par son ami Vincent Millot durant toute la tournée nord-américaine sur dur, là où l'ancien joueur ne l'entraîne traditionnellement qu'à l'occasion du Masters 1000 du Canada. Son entraîneur habituel, Erwann Tortuyaux, a eu «un petit problème de passeport» l'empêchant de rejoindre le gaucher de 37 ans aux Etats-Unis, a expliqué le huitième-de-finaliste de l'US Open.
Coach du N.1 mondial Jannik Sinner aux côtés de Simone Vagnozzi, l'Australien Darren Cahill juge que travailler en binôme permet d'allier des compétences complémentaires.
«Quand on fait passer un entretien d'embauche à un entraîneur et qu'il dit qu'il est super bon à la fois sur les aspects technique, tactique et émotionnel, mieux vaut prendre ses jambes à son cou! Personne n'est bon» sur les trois dimensions simultanément, juge l'Australien.
Certains joueurs font pourtant le choix de ne conserver qu'un seul entraîneur, comme Iga Swiatek avec le Belge Wim Fissette.
«Pour moi, c'était important d'avoir une personne qui dirige tout le processus», s'est justifiée lundi la Polonaise de 24 ans. «C'est difficile de mettre toute une équipe, et deux coaches en particulier, sur la même longueur d'ondes», la soutient Jessica Pegula. «Je ne pense pas que ça fonctionne pour tout le monde», le nombre d'entraîneurs étant en définitive une question «de préférences», selon l'Américaine.
De préférences, mais aussi d'argent puisque tous les joueurs du circuit n'ont pas forcément les moyens de recruter un deuxième entraîneur.