Lanterne rouge du Vendée Globe et freiné par de nombreuses avaries, le skipper belge Denis Van Weynbergh (D’Ieteren Group) est lancé dans une course contre-la-montre pour finir dans les temps le tour du monde. Mais il risque bien d'échouer: car selon les dernières prévisions, l'homme de 57 ans devrait en terminer le 8 ou 9 mars, alors que la date limite pour rejoindre les Sables-d'Olonne est fixée plus tôt.
Comme le prévoit l'avis de course du Vendée Globe, la ligne d'arrivée sera en effet clôturée le vendredi 7 mars, soit 116 jours, 18h, 15 min et 46s après le départ, ce qui est le temps du dernier concurrent ayant terminé le Vendée Globe 2020-2021 (le Finlandais Ari Huusela).
Au-delà du 7 mars à 8h, le skipper belge sera donc considéré comme hors délai, et ne sera plus classé. Une perspective à laquelle ne peuvent se résoudre tous les supporters de ce marin qui a enchaîné les galères sans jamais rien lâcher sur la célèbre course autour du monde.
Un groupe Facebook nommé "Laisser la ligne ouverte pour Denis" a ainsi été créé pour décaler cette date limite et ainsi permettre à Van Weynbergh de réaliser son rêve, rapporte le média RTBF. «Ce magnifique tour du monde aura une notoriété encore plus importante si vous acceptiez de repousser la clôture du Vendée Globe après l’arrivée du valeureux skipper Denis Van Weynbergh. Il n’est pas si loin, il a le mérite d’être encore en course», est-il réclamé sur ce groupe qui compte déjà près de 6000 abonnés.
Cet élan de solidarité est arrivé jusque dans les bureaux du Vendée Globe. Les organisateurs ont pris le temps d'écrire aux internautes sur Facebook. S'ils ont d'abord souligné «l'exploit incroyable de Denis», ils ont aussi rappelé que le Vendée Globe était «une compétition sportive où le respect des règles est indispensable pour garantir l'équité envers l'ensemble des marins».
«Le règlement s'applique à l'ensemble des concurrents et était connu de tous au départ», ont-ils insisté, expliquant ainsi que Denis Van Weynbergh ne bénéficierait d'aucune clémence de leur part.
Le Belge se montrait philosophe la semaine dernière en songeant à sa fin de course. «C'est la mer qui décidera si je finis classé ou hors délai (...) je pense que j'ai donné», lâchait l'ancien moniteur de voile, au bord des larmes mais bien décidé à en terminer coûte que coûte.
Classé ou non, Denis Van Weynbergh deviendra le premier Belge à finir la course autour du monde, ce qui fera de lui un héros auprès de tous ceux qui aiment le personnage autant que la voile: «Mon grand père me racontait la guerre. Moi, je pourrais raconter le Vendée Globe à mes petits-enfants», se projetait-il récemment.
(jcz/afp)