L'Ouzbékistan et la Suisse ont signé, jeudi à Tachkent, un accord pour restituer à ce pays d'Asie centrale environ 182 millions de dollars, confisqués dans le cadre d'une procédure pénale contre la fille emprisonnée de l'ex-autocrate ouzbek, Islam Karimov.
D'après le ministère de la Justice ouzbek, le total des sommes restituées à l'Ouzbékistan via un fonds des Nations unies s'élève à «313 millions de dollars», après un premier accord similaire pour rendre 131 millions de dollars, signé à l'été 2022.
Un «accord sur la répartition des avoirs confisqués a été signé à Tachkent entre le ministre de la Justice ouzbek, Akbar Tachkoulov, et l'ambassadeur de Suisse en Ouzbékistan, Konstantin Obolensky», selon la même source:
«Ces fonds ont été acquis illégalement par certains citoyens ouzbeks et confisqués en 2012 dans le cadre de la procédure pénale engagée contre G. Karimova par le Ministère public de la Confédération suisse», qui avait alors gelé plus de 850 millions d'euros, poursuit le texte.
D'après Tachkent, l'argent récupéré sera mis au profit de la population ouzbèke, «notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation», dans ce pays d'environ 35 millions d'habitants allié de la Russie et de la Chine.
L'Ouzbékistan réclame plus d'un milliard de dollars à plusieurs pays, dont la France ou les Etats-Unis, depuis l'emprisonnement de Gulnara Karimova en 2017. Elle est accusée de s'être illégalement enrichie en prenant part à des circuits de corruption à grande échelle sous la présidence de son père Islam Karimov, qui a dirigé d'une main de fer l'Ouzbékistan pendant un quart de siècle, entre la chute de l'Union soviétique et 2016.
Mme Karimova a depuis été condamnée en 2020 à plus de treize ans de prison supplémentaires en Ouzbékistan pour extorsion et détournement de fonds.L'Ouzbékistan est dirigé depuis 2016 par Chavkat Mirzioïev, l'ex-Premier ministre d'Islam Karimov qui souhaite ouvrir le pays, longtemps isolé, et libéraliser l'économie centralisée, mais l'opposition politique comme la société civile demeurent quasiment inexistantes.