Sur l'ancien site de Swissgrid, en Argovie, les barres de chantier s'élèvent vers le ciel. Un centre de calcul pour l'intelligence artificielle, unique en Europe, devrait bientôt y voir le jour. Et ce, en combinaison avec l'une des centrales de stockage d'énergie les plus grandes et les plus modernes de Suisse. Le conseil municipal de Laufenburg est enthousiasmé par le projet de Flex Base Holding. Il s'attend avant tout à une énorme création de valeur grâce aux recettes fiscales et à de nombreux emplois.
Mais il reste encore quelques obstacles à franchir avant que les pelleteuses ne sortent de terre. Notamment la procédure de demande de permis de construire pour le centre technologique. La demande était ouverte au public jusqu'au 24 juin. «Deux objections ont été formulées», explique le greffier de la ville de Laufenburg, Marco Waser, qui ne donne aucune indication sur le contenu des objections. Il renvoie à la procédure en cours. On parle d'un projet à plusieurs milliards.
Dans le cas de la demande de permis de construire actuelle, il s'agit d'une décision préalable avec autorisation exceptionnelle. Une telle autorisation est nécessaire, car le bâtiment prévu, d'une longueur de 168 mètres et d'une largeur d'environ 79 mètres, dépasse d'environ 30 mètres la hauteur maximale autorisée.
Waser renvoie à ce sujet au règlement sur les constructions et les affectations, qui stipule pour la zone industrielle I:
L'étendue de ces exceptions n'est pas spécifiée. La possibilité de dérogation offre certes une marge de manœuvre, mais il est également clair que celle-ci est limitée. «Un bâtiment d'une hauteur de 100 mètres ne pourrait certainement pas être construit», précise Waser.
Le conseil municipal et l'administration de la construction ne sont pas les seuls à vérifier actuellement la légalité d'une autorisation exceptionnelle. «Nous avons également recours aux avis d'experts de planificateurs externes», explique Waser, qui s'attend à pouvoir donner de plus amples informations sur l'état de la procédure d'ici la mi-juillet ou la fin juillet.
Un échange de communication hebdomadaire aurait lieu avec le maître d'ouvrage. «Nous travaillons en étroite collaboration avec eux. Du côté de la commune, il y a toujours un intérêt à ce que le maître d'ouvrage puisse réaliser son projet», explique Waser.
Même si aucune objection n'avait été formulée contre la demande de permis de construire, le conseil municipal examinerait de la même manière la légalité d'une autorisation exceptionnelle en raison de la hauteur du bâtiment. Indépendamment de l'identité du maître d'ouvrage, le conseil municipal serait tenu de respecter le principe de légalité.
De plus, une autre demande de permis de construire doit encore être déposée avec la planification détaillée du centre technologique. C'est pourquoi il faut maintenant éviter les vices de forme et de procédure, afin de ne pas offrir par ce biais une possibilité d'attaque pour la deuxième procédure de demande de permis de construire ultérieure, a déclaré Waser.