Les Suisses sont 54% à s'opposer à davantage de financement pour la défense, malgré la guerre en Ukraine, selon un sondage international. En revanche, 12% seraient prêts à envoyer des soldats combattre aux côtés de ceux de ce pays.
Le Conseil fédéral souhaite un plafond de dépenses de l'armée pour 2025-2028 à 25,8 milliards de francs. L'objectif est d'arriver à 1% du PIB de la Suisse d'ici 2035.
Mais cette question est âprement discutée au Parlement. Il y a un mois, le Conseil des Etats avait soutenu une augmentation de quatre milliards supplémentaires, à 29,8 milliards, contre l'avis du gouvernement et de la gauche. Il souhaite que le délai pour atteindre les 1% du PIB soit ramené à 2030.
Moins d'un quart soutient une rallonge financière, selon ce sondage représentatif mené en mai par Datapraxis et YouGov auprès de 1079 personnes en Suisse:
Parmi les questions, 62% des Suisses estiment que la guerre se terminera d'ici cinq ans et 11% s'attendent même à la fin des violences d'ici un an. Pour 40%, il faudra un compromis entre Moscou et Kiev tandis que 9% pensent que l'Ukraine gagnera le conflit et deux fois plus que la Russie le remportera.
Deux tiers affirment que la force de l'armée russe constitue un obstacle important ou modéré à la paix:
Un tiers des personnes interrogées en Suisse considèrent que l'OTAN pourrait entrer en guerre avec Moscou. Contre 47% qui ne pensent pas cette situation probable.
Parmi les 15 Etats du sondage, des Ukrainiens ont également été approchés. Pour que leur pays se défende, près de 70% souhaitent que leurs alliés envoient davantage d'armes et de munitions. Près de 40% veulent une entrée de leur pays dans l'OTAN. Seuls un tiers appelle à l'envoi de troupes étrangères et encore moins estiment qu'il faudra d'abord un changement politique en Russie avant d'atteindre la paix.
Selon eux, les Lituaniens, les Britanniques et les Américains sont les plus fiables parmi les alliés de l'Ukraine. La moitié estime que Washington cherchera à trouver un accord avec Moscou sans associer Kiev, contre presque le même taux de personnes qui ne pensent pas que leur pays sera lâché.
Seuls 20% des Ukrainiens environ sont prêts à des concessions territoriales si leur pays rejoint l'OTAN. Ils sont 45% à préférer ce scénario à celui d'une démilitarisation du pays en échange de la récupération des régions annexées par Moscou, approche souhaitée par un quart seulement. (jch/ats)