Suisse
Assurance maladie

Assurance maladie: un UDC veut une prime liée au revenu

Un UDC veut faire payer les riches pour les primes maladies

Un politicien UDC plaide pour que les primes d'assurance maladie soient liées au revenu. Sa demande est surtout soutenue par la gauche.
05.09.2023, 16:4105.09.2023, 17:56
Chiara Stäheli / ch media
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Cette revendication n'est pas nouvelle: depuis des décennies, les politiciens — surtout de gauche — veulent lier le montant des primes d'assurance maladie au revenu. Mais avec l'annonce de l'augmentation des primes, cette demande revêt une nouvelle urgence. Deux politiciens de poids, dont un de l'UDC, ont demandé ce week-end la suppression de la prime par tête.

Qu'est-ce que cela signifie? Aujourd'hui, les primes sont dues par personne, leur montant est calculé indépendamment du revenu et ne varie qu'en fonction de l'âge, du lieu de résidence, de l'assureur et du modèle d'assurance choisi. Pour soulager les ménages à faibles revenus, la Confédération et les cantons accordent des réductions de primes individuelles.

Le président du conseil d'administration du groupe Insel, Bernhard Pulver, qualifie ce système «d'antisocial» auprès de la NZZ am Sonntag. Le politicien des Verts veut lier les primes aux revenus. Le directeur bernois de la Santé Pierre-Alain Schnegg va dans le même sens. L'élu UDC propose lui aussi que les personnes qui gagnent bien leur vie paient des primes d'assurance maladie plus élevées. Le revenu doit «absolument être pris en compte», déclare le conseiller d'Etat au Bund. En d'autres termes, plus le revenu est important, plus les primes d'assurance maladie sont élevées.

Le système actuel est «équilibré»

Cette exigence suscite le scepticisme de Lukas Engelberger (Le Centre). Le conseiller d'Etat bâlois préside la Conférence des directeurs cantonaux de la santé. Interrogé à ce sujet, il affirme que le système actuel reste «le plus convaincant» à ses yeux.

«Une prime plus élevée pour les personnes qui gagnent bien leur vie pourrait créer de nouvelles incitations perverses et affaiblir la solidarité»
Lukas Engelberger

En outre, il ne faut pas oublier que les cantons paient déjà «plus de la moitié» des traitements stationnaires. «Ces fonds publics sont apportés par le biais des impôts qui eux sont perçus en fonction du revenu», précise Engelberger.

Le directeur de la santé thurgovien Urs Martin s'exprime dans le même sens. Il rejette «avec véhémence» la proposition de son collègue de parti et de profession Schnegg. Le système actuel est bien équilibré.

«Tant les pouvoirs publics que les assurés apportent leur contribution»
Urs Martin

Si ce système était bouleversé, cela conduirait «une fois de plus à une redistribution de la Suisse orientale, où les tarifs sont avantageux, vers la Suisse romande», craint Martin.

Le conseiller d'Etat saint-gallois Bruno Damann fait lui aussi remarquer que, grâce à la réduction des primes, la charge des primes pour les assurés dépend déjà du revenu. Le politicien du Centre ne croit pas à l'idée de lier salaire et montant de la prime:

«Ce serait difficile. La discussion s'engagerait alors rapidement pour savoir s'il ne faudrait pas également supprimer l'obligation de s'affilier à une caisse maladie»
Bruno Damann

Cette proposition a été faite récemment par la directrice de la santé zurichoise Natalie Rickli (UDC). Mais pour Bruno Damman, il n'en est pas question.

Néanmoins, il est, lui aussi, convaincu qu'il faut discuter de nouvelles approches. «Si bientôt 30% de la population bénéficie d'une réduction de primes, on doit se demander s'il n'y aurait pas un modèle plus efficace», pointe-t-il. Ce qu'il faut maintenant, c'est une discussion de fond:

«Il faut aussi se demander si toutes les prestations sont vraiment nécessaires dans l'assurance de base»
Bruno Damann

Le Conseil fédéral n'y croit pas

Récemment, le Conseil fédéral a lui aussi exprimé son désaccord avec cette idée. Dans sa réponse à une intervention de la conseillère nationale des Verts Manuela Weichelt, il écrit: «Le système actuel tient compte du revenu pour les réductions de primes». A ses yeux, il existe donc déjà aujourd'hui «un correctif sociopolitique à la prime».

En outre, le gouvernement craint que des primes dépendant du revenu et de la fortune n'entraînent «un surcroît de travail administratif» si l'échelonnement des primes selon les cantons et les régions devait être maintenu. Il estime donc qu'un changement fondamental de système n'est «pas indiqué». En lieu et place, le Conseil fédéral veut obliger les cantons à verser une contribution minimale à la réduction des primes dans le cadre du contre-projet à l'initiative sur l'allègement des primes.

Les citoyens se sont également déjà prononcés une fois indirectement en faveur du maintien de la prime par tête. En mai 2003, près de 73% des votants ont rejeté l'initiative dite «santé». Celle-ci prévoyait de fixer les primes en fonction du revenu et de la fortune et de financer une partie des coûts de l'assurance maladie obligatoire par des pourcentages supplémentaires de TVA.

Traduit et adapté par Noëline Flippe

Il publie des fiches de salaire sur TikTok
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