«Encore une fois», ont dû se dire plus d'un employé de l'aviation vendredi après-midi. En effet, le contrôle aérien suisse Skyguide a de nouveau été confronté à une panne. Un bug dans le logiciel a entraîné des restrictions massives à l'aéroport de Zurich pendant environ une heure et demie, affectant 68 vols. 18 décollages et 19 atterrissages ont dû être annulés. Des retards allant jusqu'à deux heures ont été enregistrés pour 31 vols, a précisé l'aéroport à Keystone-ATS.
Des pannes techniques ont déjà eu lieu en 2023 et au premier semestre de cette année. Skyguide est maintenant à nouveau contraint de réagir avec des mesures. Interrogé par CH Media, le porte-parole Vladi Barrosa indique qu'une taskforce, c'est-à-dire un groupe de travail spécial, a été mise en place après l'incident de vendredi dernier. Ce groupe se réunit régulièrement et analyse la situation.
Le directeur de Skyguide, Alex Bristol, avait annoncé en avril, lors d'une interview avec CH Media, qu'une réduction temporaire de la capacité des mouvements aériens à Zurich et à Genève serait introduite entre début mars et début juin 2024, afin de disposer d'un tampon supplémentaire dans l'exploitation quotidienne.
Mais désormais, le porte-parole de Skyguide déclare: «La réduction de capacité est maintenue jusqu'à nouvel ordre». Il ne mentionne pas d'horizon temporel plus concret. Il s'agit d'une réduction de 20% des capacités de vol dans les secteurs dits d'arrivée et de départ ainsi que de transit. «Nous estimons qu'il est nécessaire de maintenir ce tampon pour le moment.»
Le maintien de la réduction de capacité est surprenant dans la mesure où Skyguide a lancé, comme l'avait annoncé le chef d'entreprise Bristol, deux mises à jour logicielles dont on attendait une stabilisation. «La dernière mise à jour a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi», explique Barrosa. Selon lui, il est encore trop tôt pour tirer une conclusion à ce sujet.
Le système aéronautique, instable même en l'absence d'incidents techniques, est ainsi confronté à un facteur d'incertitude supplémentaire qui devrait irriter les compagnies aériennes locales comme Swiss. En effet, selon Barrosa, les problèmes techniques sont responsables de près d'un tiers des retards enregistrés rien que cette année. Seule la météo a provoqué encore plus de retards. Et désormais, avec les vacances d'été, c'est la haute saison qui s'annonce.
Interrogé cette semaine sur les problèmes de Skyguide, le chef d'exploitation de Swiss, Oliver Buchhofer, a déclaré: «De tels encombrements ont de grandes répercussions sur notre système». Si des retards se produisent une fois, ils ne peuvent pratiquement plus être rattrapés le jour même. «De plus, il est très désagréable pour nos clients de devoir atterrir à Zurich au lieu de Genève, comme ce fut le cas récemment.»
Buchhofer a cité en exemple une autre panne de Skyguide survenue la semaine dernière. Les services de la navigation aérienne ont dû fermer l'espace aérien genevois après que de fortes pluies ont provoqué une inondation dans leur salle de contrôle. Pour Swiss, cela signifie qu'elle doit organiser des liaisons alternatives, voire un hébergement, pour les passagers concernés, mais aussi que l'avion et l'équipage n'atterrissent pas au bon endroit.
Vendredi dernier, 17 vols ont été annulés chez Swiss en raison de la panne de Skyguide à Zurich. 1900 passagers n'ont donc pas pu décoller comme prévu. (aargauerzeitung.ch)
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)